L'amour froid de Pawel Pawlikowski

Dans sa première partie, Cold War laisse à penser que le réalisateur souhaite traiter en profondeur de la politique du pays au début de la Guerre froide. Mais Pawel Pawlikowski fait le choix osé de rester en surface de ces éléments pour se recentrer sur l’histoire du couple dans sa seconde partie, aux enjeux totalement différents. Ainsi, le cinéaste enchaîne les ellipses et les bonds dans le temps. D’une scène à une autre, plusieurs années s’écoulent et on pourra aussi bien voir le couple se retrouver et se quitter à nouveau, se croiser et se rater de peu. Le tout, réduit en à peine une heure et demie. Le cinéaste va donc à l’essentiel, mais s’attarde pour autant sur des moments précieux. Comme ces premiers regards de Wiktor (adossé à un miroir) vers Zula (accoudée à un piano, qu’on devine au loin).


Bien sûr, il est parfois difficile de se sentir totalement impliqué tant le réalisateur peut survoler ses personnages et leurs problématiques (ou du moins en apparence). Mais c’est justement ce côté hâtif qui donne au film sa part de tragédie humaine. Car les problèmes de Wiktor et Zula viennent en grande partie d’eux-mêmes et de leurs différences idéologiques. Wiktor ayant une vision d’artiste, quand Zula, plus pragmatique, songe avant tout à s’en sortir face aux hommes (son père étant le premier). Et si toute la douceur mélancolique de Tomasz Kot émeut, le regard dur sur le visage d’ange de Joanna Kulig offre un sublime contraste.


Lire toute la critique sur CinéSérie

CineSerie
7
Écrit par

Créée

le 14 mai 2018

Critique lue 615 fois

2 j'aime

CineSeries.com

Écrit par

Critique lue 615 fois

2

D'autres avis sur Cold War

Cold War
Velvetman
7

L'amour de l'ellipse

Cold War de Pawel Pawlikowski nous est dévoilé dans la sélection officielle du Festival de Cannes 2018. Comme pour Ida, l’esthétique de cette romance fragmentée par la guerre est à se damner. Les...

le 24 oct. 2018

79 j'aime

6

Cold War
EdPays
5

Amour Froid

ATTENTION SPOILERS - Commençons par mettre en lumière ce qui ne fait pas (ou peu) débat à propos de Cold War. À savoir, le formidable travail de l'image. Le noir et blanc, les décors, l'ambiance,...

le 30 oct. 2018

44 j'aime

Cold War
oggy-at-the-movies
4

d’un tragique quasi absurde

Loin de l’explosion musicale et passionnelle promise, Cold War souffre en fait d’un terrible manque de crédibilité : la dichotomie fond/forme y est telle que ces derniers, irréconciliables, semblent...

le 23 oct. 2018

33 j'aime

5

Du même critique

Désenchantée
CineSerie
4

Le papa des Simpsons s’essaye à l’heroic fantasy

Ce n’est pas sur le plan de l’humour que la série va remporter l’adhésion. La majorité des ressorts comiques tourne autour de situations absurdes ou de petites blagues transgressives. Mais tout cela...

le 10 août 2018

19 j'aime

68

Hedy Lamarr : From Extase to Wifi
CineSerie
7

Le documentaire qui dévoile la femme brillante derrière l’image glamour

Hedy Lamarr ! L’énoncé de ce nom n’évoque pas forcément quelque chose à tout le monde. À l’inverse, la vision de cette beauté en noir et blanc, presque hypnotique, ravive inévitablement un certain...

le 4 juin 2018

12 j'aime

Charmed
CineSerie
2

Un reboot déjà vieux ?

« Rien n’est plus fort que la sororité ». C’est sur ces mots que débute le premier épisode de Charmed. Une phrase d’introduction qui sert à pointer que la série prônera une forme de solidarité...

le 16 oct. 2018

10 j'aime

1