[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en cas de coup de cœur ou si le film m'a particulièrement énervé. Ma « critique » liste et analyse plutôt les éléments qui m'ont (dé)plu, interpellé, fait réfléchir, ému, etc. Attention, tout ceci sans égard pour les spoilers !]
J'ai beaucoup aimé la première partie de Zimna wojna, beaucoup moins la seconde.
Dans la première partie, c'est la musique qui est au premier plan, presque omniprésente. Musique dans des registres variées : populaire ou imposée, chantée par un type de la campagne profonde dans sa cuisine ou par un chœur rigoureusement sélectionné, au cœur de la diégèse ou seulement comme bande-son... J'ai trouvé que cette musique plurielle était un axe malin (et plaisant) pour parler de cette Guerre froide qui donne son titre au film, dont il n'est que rarement question directement, mais qui reste toujours présente en périphérie, et du point de vue particulier de la Pologne dans les années 50 (qui vit surtout la situation comme celle d'un pays occupé par les Russes, ai-je lu depuis, et c'est exactement ce que la musique m'a raconté). Même en n'étant pas spécialiste de musique ni de cette musique, j'ai trouvé que la bande-son de la première partie construisait un portrait subtil et nuancé qui m'a rarconté beaucoup sur la Guerre froide.
Dans la seconde, l'intrigue se resserre sur la romance entre les deux protagonistes principaux, le chef et pianiste Wiktor (Tomasz Kot) et la chanteuse Zula (Joanna Kulig). Comme habitude, le traitement de cette « romance », entre deux personnes dont l'amour pour l'autre est régulièrement répété mais ne prend sa source dans aucune satisfaction et ne semble que les faire souffrir, romance qui plus est alimentée presque exclusivement par des histoires de jalousie assez triviales, m'a ennuyé.
La mise en scène de la dernière séquence m'a tout de même permis de finir sur une impression positive. Le rythme s'accélère beaucoup à la fin, à travers le montage : les plans continuent à prendre leur temps, ne se précipitent pas, mais chaque scène est traitée en quelques plans, les ellipses spatiales et temporelles s'enchaînent, décalage de tempo qui m'a fait m'immerger à nouveau dans le film et m'a permis d'être un peu ému par sa fin tragique.