Cold War c'est une jolie carte postale en papier glacé, celles que l'on achète en flânant sur les bords de Seine. Une histoire d'amour figée, une nature morte délicatement peinte.
Ils s'aiment, d'un amour fou qui ne suinte jamais jamais à travers la pellicule. La caméra, fixe, compose des plans travaillés et métaphoriques. Parfois elle bouge mais elle ne perd jamais de sa grâce. Elle nous raconte une histoire passionnée dénuée d'émotions et repères. Notre couple polonais s'aime sans que l'on sache pourquoi, ils se sacrifient l'un à l'autre sans émotions. Un jeu en somme toute juste mais où l'absence de sentiments, de chair, de folie. L'amour se résume à un bulletin météo.
Une oeuvre minimaliste et appliquée, sans fioritures où les brusques coupures tentent de justifier le temps qui passe. Comme une barque qui suit fil de l'eau, nos amoureux suivent le fil de leur vie sans révolte où pulsion. La guerre froide n'est qu'un prétexte pour nous transporter dans un Paris fantasmé où la musique les réunis. Ils se quittent, se retrouvent et meurent. La banalité l'emporte sur le propos. Prix de la mise en scène? Encore faudrait-il qu'il y ait une direction artistique...