Première réalisation de Vincent Grashaw, Coldwater s'attaque à un sujet choc en choisissant de parler des camps de redressement pour les délinquants mineurs. C'est en connaissance de cause que le réalisateur américain aborde ce sujet puisqu'il en a fait l'expérience...
Ces camps souvent décriés pour leurs méthodes musclées (violences, viols etc.) restent assez mystérieux et c'est avec un intérêt certain que l'on plonge dans le quotidien des baraquements où vivent (survivent) des jeunes Américains ayant commis des petits délits.

Nous suivons donc l'arrivée au camp isolé de Coldwater du jeune Brad (P.J Boudousqué qui semble cultiver sa ressemblance avec Ryan Gosling en adoptant une façon de jouer impassible...).
Coupé du monde extérieur, il se retrouve dans l'obligation d'obéir aux responsables du camp, même si les règles de vie s'avèrent souvent sadiques. Brad décide de tout faire pour se libérer du camp, quitte à semer le désordre à Coldwater.

Si le thème apparaît comme choc, le film de Vincent Grashaw s'enferme malheureusement trop vite dans une trame narrative redondante et sans surprise. Passé l'aspect documentaire du film qui consiste en la découverte du système de ces camps pour mineurs et les belles images que cela engendre vu la beauté aride du lieu... l'ennui nous gagne.
Personnages stéréotypés, psychologie à l'emporte pièce, empêchent tout attachement à la cause de ces jeunes hommes. Nous restons tellement à l'extérieur de cette histoire que les scènes violentes parviennent à peine à nous émouvoir. Dommage d'amoindrir le propos du film par manque de finesse !
L'ensemble est décevant, voulant à tout prix intéresser le plus grand nombre, la mise en scène s'efforce d'expliquer tout, trop souvent... Les flash-backs sont grossiers et toujours construits de la même façon : convenue. Ils n'apportent pas grand chose à l'épaisseur des personnages (pauvre petit Brad, qui a perdu l'amour de sa vie et qui n'aimait pas son beau-père...).

En bref, Vincent Grashaw semble avoir tout misé sur le sujet de son film, pensant attirer le chaland en promettant un choc, qui finalement n'arrivera jamais.

Le troisième acte traîne en longueur et cumule des révélations qui n'en sont pas vraiment, jusqu'à l'épuisement...
Trop lent, rebondissements peu nombreux, dialogues mièvres et personnages inexistants, à éviter.
SarahLehu
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le 30 juil. 2014

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Sarah Lehu

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