Film assez difficile à cerner. Dans l'ensemble, c'est une réussite. Mais quelques points sont gênants. Son plus gros défaut : tape-à-l’œil, spectaculaire, tapageur. Bref, un film qui en fait trop dans le but de nous choquer, nous émouvoir. Quand on est obligé de passer par certaines scènes insoutenables, c'est qu'on est en train d'essayer de combler un certain vide. Et là, Coldwater a un second gros défaut : il tourne en rond. Surtout, il n'apporte rien de neuf dans un genre qui se multiplie ces dernières années. Les maisons de correction ont déjà été visitées ces dernières années, notamment par Kim Chapiron en 2010 (Dog Pound), et Marius Holst l'année suivante (Les Révoltés de l'île du diable). Et ça se ressent.
Pour autant, le film tient debout : c'est plutôt bien filmé, et la fin est assez surprenante. Les acteurs y sont aussi pour quelque chose et sont investis à 100%. Bien évidemment, c'est P.J. Boudousqué qui crève l'écran, acteur inconnu jusqu'alors. Et quelque chose nous étonne chez lui : sa ressemblance frappante avec Ryan Gosling, que ce soit physiquement ou dans la façon de jouer. Le même regard noir, le même visage fermé, impassible, bombe à retardement en puissance. Il tient le film sur ses épaules. Et si Coldwater était un préquel à Drive ?