C’est le plus gros succès du box-office mondial en ce qui concerne les films de Michael Mann, se situant devant "Public Ennemies" et "Heat". Pourtant cette fois-ci, il s’agit d’un film qui n’est pas écrit par le cinéaste.
Le réalisateur avait jusqu’alors toujours écrit les scénarios de ses films, mais séduit par le scripte qui devait à la base être mis en scène par Janusz Kaminski ("Les Âmes Perdues"), il se pencha sur le projet en ne modifiant qu’un seul élément important de l’histoire, celui de déplacer l’intrigue de la ville de New-York à celle de Los Angeles. À l’écriture, on retrouve donc, Stuart Beattie ("Pirates des Caraïbes") et Frank Darabont ("La Ligne Verte").


Le projet colle parfaitement avec le style de Michael Mann, l’intrigue met en avant une confrontation dynamique, dans laquelle les fusillades rythment un thriller psychologique palpitant. Il est donc tout naturel que la mission lui soit confiée. Cette fois-ci, Dante Spinotti n’est pas à la photographie, et pourtant, les deux hommes qui s’y collèrent, réussirent à la perfection à retranscrire par l’image : l’impulsivité, la mélancolie et le réalisme auquel Mann est attaché. Il s’agit de Dion Beebe et Paul Cameron, tout deux ont travaillé sur des films d’action, le premier sur "Equilibrium" et le second sur "60 Secondes Chrono", "Opération Espadon" ou encore "Man On Fire".


Coté casting, je fus surpris d’apprendre que les rôles devaient au départ être confié à Russel Crowe ("Galadiator") et Adam Sandler ("Amour et Amnésie"), je ne les imagine absolument pas dans la peau de ces personnages. Peut-être, la faute aux jeux charismatiques de Tom Cruise et Jamie Foxx, que je trouve ici personnellement saisissants.
Le look de Cruise surprend, mais la manière dont il incarne son personnage, sournois et impassible, élève très nettement l’intensité de la confrontation. Foxx, lui, apporte une forme d’ironie et d’héroïsme sur un ton juste.
On retrouve également les comédiens Mark Ruffalo ("Zodiac") et Javier Bardem ("No Country For Old Men"), mais aussi l’actrice Jada Pinkett Smith ("Ali"). Et puis, il y a un clin d’œil à l’une des productions françaises à succès, puisque l’on découvre dès l’ouverture du film, le comédien Jason Statham procédant à la remise discrète et rapide d’une mallette à Vincent (Tom Cruise) à l’aéroport. Cette livraison, bien que le personnage de Statham ne soit pas clairement nommé, laisse à penser qu’elle est effectuée par Frank Martin, le fameux « Transporteur ».


On retrouve à la musique, un habitué des thrillers nerveux, puisqu’il s’agit de James Newton Howard, à qui l’on doit les bandes-originales des films "Chute Libre", "Le Fugitif" ou encore "Peur Primale".
Encore une fois, Mann nous propose un divertissement des plus appréciables, nerveux, efficaces et haletants. Un thriller crépusculaire complètement dingue, tendu et concret. C'est un film d’action parfaitement équilibré entre le bien et le mal, qui s’appuie à la fois sur l’aspect psychologique des personnages, à la fois sur l’élégance à laquelle le Maestro nous a habitués. On assiste logiquement, à un film ambitieux et réussi, qui vous tient en haleine par son suspense, son humour noir et sa formidable cadence.


En ce qui me concerne, ce film est clairement un immanquable du genre, mais il n’est pas le meilleur du cinéaste. Je place très nettement au-dessus et dans cet ordre, les films "Heat", "Public Enemies", "Ali" et "Le Dernier des Mohicans". Toutefois, je reconnais aisément que ce film est l’un des meilleurs thrillers psychologiques des années 2000. Et donc, si vous ne l’avez pas déjà vu, il est encore temps.


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le 2 avr. 2018

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