Après un prologue situé à Santiago durant lequel Pinochet prend le pouvoir à Allende avec l’appui de l’armée, Florian Gallenberger prend pour cadre exclusif la Colonia dignidad, une enclave chilienne fondée par Paul Schaëfer, nazi en exil interprété par Michael Nyqvist. Laissant son fondateur à sa tête, Pinochet l’utilisa comme lieu d’emprisonnement et de torture de ses opposants politiques les plus virulents. De cette prison secrète gérée comme une secte ne s’évaderont que quatre détenus en près de quarante ans.
L’usage quasi exclusif de la langue anglaise, que ce soit dans cette zone de non-droit isolée au sud du Chili, dans les rues de Santiago en début de film ou encore dans l’ambassade allemande, diminue la valeur historique de Colonia, film d’exportation avant tout. Dommage, car cette production franco-germanique jouit d’un casting efficace bâti autour de Michael Nyqvist, Emma Watson et Daniel Brühl et se mue successivement en film d’incarcération puis d’évasion et, dans le dernier quart d’heure, en film d’exfiltration.