Hmm, bon, c'est pas vraiment rendre service a Colossal de le qualifier de rom-com. Il a le mérite d'etre un peu plus que ca. Colossal est beaucoup de choses a la fois, pour son plus grand malheur au box-office j'ai envie de dire (un jugement un peu prématuré basé uniquement sur deux semaines à l'affiche dans une centaine de salles américaines). De loin, on dirait un film de monstres à la Godzilla; si on en croit la bande annonce, c'est bien une comédie romantique, ou encore une comédie tout court. En vrai, c'est un film sur les monstres qui rodent au fond de notre psyché amoureuse, les horreurs Freudiennes de notre subconscient...
Et c'est sans doute un petit peu l'échec, artistique cette fois, du film, c'est qu'il présente cette facette sinistre, menaçante, mais sans jamais la prendre au sérieux. Colossal cherche son ton sans vraiment le trouver tout au long du film. Largement comédique, l'idée du monstre géant qui dévaste Séoul quand Anne Hathaway rentre chez elle bourrée est par moments approchée par son aspect dramatique. Elle sert aussi d'allégorie aux difficultés qu'éprouve l'héroine à se défaire de ses travers alcooliques et auto-destructeurs. La direction se veut positive, je crois, mais Oscar le copain d'école est un peu trop dérangeant dans le tableau.
Anne Hathaway est au top dans son interprétation. Les roles masculins tous déplaisants au possible sont parfaitement crédibles - le pire de la gent masculine, il n'y a pas de quoi pavoiser. Gloria s'en dépatouille comme une championne. C'est surement le plus grand succès de Colossal: un contre parfait pour la fantaisie adolescente d'un Pacific Rim.