Ce film est à la monotonie ce que le beurre est au quatre-quarts

Un pari risqué ! Un pari à moitié gagné par de Caunes et pour une autre part, à moitié gâché.


L’histoire est déjà une tranche de vie, un moment particulier de la vie de Coluche et dans celles des Français. Alors que les affaires et la médiocrité des hommes politiques minent la vie politique et que les premiers de la crise sont bien présents, Coluche décide se lancer dans la campagne présidentielle de 1981 pour emmerder la droite jusqu’à la gauche. Embarqué dans son propre délire, il se retrouve piégé par sa propre notoriété et prisonnier de sa farce.


Dans ce film, extrêmement documenté, on retrouve tous les éléments du biopic réussi : choix de l’image, esthétique de la photographie, dialogues historiques, soins des costumes, ressemblance physique et crédibilité des personnages… Les jeux des acteurs sont époustouflants ; celui du génialissime François-Xavier Demaison en tête. L’observation et l’étude de Coluche par ce dernier ont porté ses fruits. L’interprétation, le jeu, la respiration, tout le personnage semble être véritablement Coluche. Gourmet également est très bon dans le rôle de l’impresario.


Dès lors, qu’est-ce qui gâche un aussi beau projet ?


De prime abord, on pourrait dire les partis pris. Parce que l’on ressent véritablement l’affection de De Caunes pour Coluche, on tombe quelques fois dans l’hagiopic, sorte de la vie sainte de Coluche. Mais cela n’est sans doute pas l’essentiel ; je dirais même que c’est le contingent. Ce qui gêne, au final, c’est l’absence de dynamisme. La monotonie est aussi présente que le beurre dans le quatre-quarts. Ce n’est pas tant que l’on s’ennuie mais l’on se dit que le genre documentaire aurait été plus pertinent.


Bref, partagé entre la compréhension légitime de rendre de la plus belle des façons au bouffon national un hommage appuyé et montré un moment de vie sans y donner une vie et un corps suffisants, on se dit nécessairement que le pari dépendra de l’humeur.

ThomasValero
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le 1 mars 2018

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Thomas Valero

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