Une critique d'un film faite des années après le visionnage de l’œuvre a autant d'être que vouloir se rappeler le goût de la tétée maternelle à un âge où on sait normalement se faire un chocolat chaud tout seul. Et pourquoi pas ?
Ce que je vais donc tâcher ce n'est pas de juger un film non revu depuis une paire de dizaine d'années mais le souvenir de la joie que la vision de "Conan le Barbare" m'a procuré. Archétype du guerrier solitaire, invincible et monolithique, seul Arnold, et son jeu d'acteur à la palette aussi étendue que ne le sont pas ses muscles, pouvait endosser le rôle. Pas en encore la méga-star qu'il va devenir, cachetonnant à 20 millions de dollars le film et se tirant la bourre au box-office avec son compère Stallone, Schwarzy est Conan. Silencieux, voir mutique, il tronçonne les méchants du glaive comme on se découpe le sauciflard à l'apéro. Au-delà d'un jeu où le muscle prévaut sur la science de l'acting, le film conserve dans mon esprit, un souvenir délicieux d'une BD mise en scène, avec des scènes mémorables et une réalisation de John Milius faite de moments de bravoure. L'héroic fantasy n'avait pas encore la place prise aujourd'hui dans les majors et décideurs (cf l'effet"GOT") hollywoodiens. Ne revenons pas sur la prestation convaincante et bestiale d'Arnold qui ne sera ni plus mauvais ni vraiment meilleur par la suite dans se rôles mais souvenons-nous du contexte filmique avec cette production Dino de Laurentis, mais attardons-nous par contre sur John Milius, un réalisateur mésestimé, qui me fait penser à Geoges Miller et son Mad Max. Au-delà d'avoir apporter une pierre indéniable au monde féérique et magnifique de l'héroic fantasy, Mister Milius a été par la suite le créateur de la géniale série "ROME" et surtout du méconnu "L'AUBE ROUGE", et surtout le scénariste de JEREMIAH JOHSON, INSPECTEUR HARRY et LES DENTS DE LA MER. Sa réalisation moderne, violente avec des plans aux éclairages à l'ancienne (façon peinture flamande en clair obscur) témoigne du talent du bonhomme. La distribution est tout aussi impeccable avec le encore trop méconnu James Earl JOnes en méchant d'anthologie et un Max Von Sydow qu'on ne présente plus. CONAN incarne à lui seul un souvenir dément dans les yeux du môme que j'étais d'avoir vu un film qui allait compter. J'avais une dizaine d'années à l'époque, force est de constater que le souvenir reste tout aussi ancré en moi... allez je fonce le remater !