Alors qu'il est enfant, Conan assiste au massacre de son village, sa famille et est fait esclave.

Conan le Barbare ou Conan le Cimmérien est un personnage mythique de la littérature dîtes d' "Heroic-Fantasy", créé par Robert E. Howard en 1932.
D'autant plus mythique, que beaucoup s'accorde à dire que Robert E. Howard est l'auteur qui a donné naissance à la forme actuelle de ce genre littéraire.

Le film de John Millius commence avec Conan enfant et fini à l'avènement de Conan après avoir accompli sa vengeance sur le roi sorcier Thulsa Doom.
Premier fait étrange d'ailleurs que le nom de Thulsa Doom est été choisi par John Millius, car en réalité le personnage présent dans le film correspond plus à Thoth-Amon, le représentant du Dieu Serpent.
Cette confusion n'a que peu d'importance s'il on considère le film comme une entité à part entière et une adaptation libre. Le respect du nom n'aurait a priori rien changé, mis à part peut-être que "Thoth-Amon" a une résonnance égyptienne, tandis que John Millius a préféré ancrer son film dans un univers plus Occidental.

Avant tout, John Millius qui a scénarisé et réalisé Conan, n'est pas n'importe qui, puisqu'il est notamment le scénariste de L'inspecteur Harry, Les Dents de la mer et Apocalypse Now.

Il semble pourtant que le scénario de celui ci soit en grande partie l'œuvre de Oliver Stone, mais que le traitement adopté par John Millius est provoqué la colère d'Oliver Stone, préférant se retiré prématurément du projet.

Le choix des acteurs en donnant le premier rôle au jeune Arnold Schwarzenegger, rôle qui sera la pierre angulaire de sa future énorme carrière, deux ans avant The Terminator.
Ensuite James Earl Jones, la voix de Dark Vador, en Thulsa Doom semble habité par le personnage. Le regard et le caractère impressionnant qu'il donne à ce roi fou est parfait.

Conan le Barbare est un vrai film d'aventure mythique. Le monde dans lequel évoluent les personnages n'est absolument pas décrit, et peu de choses nous sont réellement expliquées. Le film nous laisse face à notre imagination aussi bien temporelle que spatiale.
C'est notamment une des forces du film, il ne nous délivre que ce qu'il juge important, pour le reste les images et notre imagination sont les principaux moteurs des explications que l'on souhaite donné ou non à l'épopée qui va se dérouler.

Conan c'est aussi un style graphique et musical très travaillé.
John Millius a travaillé des mois durant sur les costumes, les décors et les accessoires pour donner une véritable forme homogène a son œuvre tout en rendant hommage à l'esprit du roman et des bandes dessinées qui ont peuplé l'univers de Conan.
Le thème composé par Basil Poledouris est un mélange de son lourd, de musique militaire païenne et d’envolées symphoniques majestueuses.
Car la musique guide le film autant que les paroles, donnant à la quête de Conan une part sombre et héroïque à la fois.

Car si le spectateur comprend et intègre la vengeance de Conan, son monde et son caractère n'en sont pas moins violent. Conan est un héros qui détruit ses adversaires à la force de ses bras sans la moindre pitié. Il ne croit qu'en la force de Crom, un dieu sinistre et impitoyable, pour le protéger et méprise les autres dieux, qu'ils soient invoqués par ses alliés ou ses opposants.

John Millius a souhaité garder ce côté brutal et instinctif du personnage en chorégraphiant très peu son film. Les combats ont évidemment vont paraitre lent pour ceux qui les compareraient à l'ère numérique et spectaculaire engagé notamment avec Matrix, mais c'est justement pour combattre cette idée de souplesse et de fluidité, que John Millius a souhaité conserver cette forme impitoyable du combat.
Conan ne bloque quasiment jamais les coups de ses adversaires préférant les prendre en contre, et aucun d'eux ne résiste aux siens.
Car Conan n'est pas un escrimeur, c'est un barbare qui ne jure que par la puissance de l'acier.

La violence graphique y est d'ailleurs très présente. Des corps sont déchirés, les têtes volent et surtout le monde de Conan est d'une violence extrême car la terre est aride et fourmille de culte et clans qui se font la guerre.

Le scénario de Conan n'a bien évidemment rien de bien compliqué. Il s'agit d'une vengeance de Sang sur un ennemi inconnu au départ.
Conan part donc en quête de retrouver qui est cet ennemi, puis de le détruire.
Mais le traitement et le récit sont eux brillant, car le film est divisé en plusieurs parties de découvertes, de réussites et d'échecs.

De plus John Millius laisse passer discrètement beaucoup de ses idées sur le monde et les différentes formes de croyances, d'affiliations et d'émotions.
Pour citer par exemple cette terrible phrase qu'a le narrateur lorsque Conan croise quelques prêtres :
"Ils ont dit à mon Seigneur (Conan) de laisser tomber son épée et de retourner à la Terre... Ah ! Nous aurons largement le temps de retourner à la Terre une fois dans notre tombe"

Je vais en rester là pour les explications afin de ne pas totalement gacher le plaisir a ceux qui ne l'aurait pas vu.

Le seul problème de Conan le Barbare selon moi serait sa caméra.
Car si John Millius déborde d'idées et d'écriture, il n'est pas très bon dans le choix de ses plans. Parfois certains plans sont redondants ou ne semblent pas vraiment penser. Je pense à certaines scènes qui sont perturbés par des cuts rapides ou des plans larges mal réglés, apportant un côté flou là où il ne devrait pas.

Pour le reste Conan le Barbare est un monument du cinéma mythologique et un très bon film tout court.
Arthur_Kilman
8
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Créée

le 3 avr. 2014

Critique lue 327 fois

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Arthur Bobinna

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