Conan le Barbare (Conan the Barbarian) est un très bon heroic fantasy américain réalisé par John Milius, coécrit par Oliver Stone, d'après les personnages créés par Robert E. Howard sur une excellente musique composée par Basil Poledouris et produit par Edward R. Pressman et Dino De Laurentiis... qui met en scéne des milliers d'années avant l’avènement de la civilisation moderne, durant l'âge hyborien (époque fictive créé par l'auteur du roman), l'histoire de Conan, un jeune barbare dont le père (joué par William Smith) et la mère (jouée par la superbe actrice Allemande Nadiuska) ont été massacrés par Thulsa Doom (magnifique James Earl Jones), le maître d'une secte qui va enlever quelques décennies plus tard, la princesse Yasmina (jouée Valérie Quennessen) fille du Roi Osric (joué par le toujours excellent Max Von Sydow) lequel promet a Conan (Arnold Schwarzenegger) devenu adulte et un voleur soif de vengeance et ses amis Subotai (joué par Gerry López) et la superbe Valéria (jouée par l'actrice et danseuse suédoise Sandahl Bergman... vue précédement dans Que le spectacle commence (All That Jazz) de Bob Fosse)... une forte récompense si le trio d'aventurier la lui ramène vivante...
En 1975, le producteur et éditeur Edward Summer suggère à Edward R. Pressman un projet de film basé sur le personnage de Conan le Barbare, créé par Robert E. Howard... qu'il persuade de s'engager dans ce projet en lui montrant des aventures de Conan en bandes dessinées et des dessins de Frank Frazetta (le designer de l'affiche)...

En 1977, John Milius exprime son intérêt de réaliser et collabore avec le scénariste Oliver stone (Midnight express) sur une histoire qui s'inspire des nouvelles Le Colosse noir et Une sorcière viendra au monde !... mais Stone, qui est accro à la cocaïne et aux dépresseurs à cette période, écrit le script sous leur influence, et situe l'histoire dans un futur post-apocalyptique et prévoit une bataille où Conan mène une armée contre une horde de 10 000 mutants... Idée heureusement rejeté par De Laurentiis qui confie la production du film à sa fille Raffaella et à Buzz Feitshans...

En 1979, Milius s'attelle à la réécriture du scénario et replace le film durant la protohistoire, étant ainsi libre de créer son propre monde en mélangeant tout ce qui le fascine dans différentes cultures anciennes... en atténuant certains éléments (monstres, magie) relevant trop de la fantasy et écarte toute la deuxième moitié du scénario de Stone... Mais conserve néanmoins certaines scènes de la première partie du script antérieur, comme l'escalade de la Tour des serpents et la crucifixion de Conan sur « l'arbre du malheur » et développe la brève exposition faite par Stone de la jeunesse de Conan, limitée à l'attaque de son village, en retraçant ses années passées enchaîné à la roue et son entrainement de gladiateur... Et s'inspire aussi du segment Hoïchi sans oreilles du film à sketches Kwaïdan (1965) pour la peinture des symboles sur le corps de Conan et les fantômes tentant de l'emmener au royaume des morts, ainsi que des Sept Samouraïs (1954) pour la bataille finale contre les hommes de Thulsa Doom (final qui s'inspire par ailleurs, de son Apocalypse Now) et crée le Conan du film en prenant comme inspiration principale les « héros de la mythologie nordique »... Subotaï, l'archétype de l'ami fidèle du héros, son nom provient de celui d'un général de Gengis Khan... Thulsa Doom, l'ennemi de Conan, est un amalgame de deux créations de Howard dont la personnalité est proche de celle de Thoth-Amon, dans la nouvelle Le Phénix sur l'épée du même auteur... et ses disciples fanatiques prêts à se suicider sur son ordre de Doom rappelle ceux de la secte de Jim Jones... et la belle Valéria, est basé sur deux personnages de Howard.. dont le nom est celui de la partenaire de Conan dans la nouvelle Les Clous rouges, alors que sa personnalité et son destin s'inspirent de ceux de Bêlit, la reine pirate de La Reine de la Côte Noire...
Le 7 avril 1982, le long métrage sort sur les écrans Français avant les US (le 14 mai 1982... alors qu'il devait sortir en décembre 1981) et les critiques sont partagées (en jugeant sévèrement la présence et le jeu d'acteur de Schwarzenegger, et en louant celui de Sandahl Bergman pour y avoir injecté de la grâce et du dynamisme... totalement d'accord avec eux sur ce sujet)...
Quant a aujourd'hui, ce film devenu culte, est pour moi, un modèle du genre souvent imiter et jamais égaler... Un très bon long métrage barbare et épique qui impose (a son époque... malgré la présence de Ralph Bakshi (Les Sorciers de la guerre (Wizard) et Le Seigneur des anneaux (1978) l'heroic fantasy vu par Frank Frazetta qui récidivera l'année suivante avec le film d'animation (en rotoscopie) Tygra, la glace et le feu... et un acteur culturiste nommé Arnold Schwarzenegger un digne descendant de Reg Park (Hercule à la conquête de l'Atlantide) ou Steve Reeves (Les Derniers Jours de Pompéi)... Enfin bref, du vrai heroic fantasy pur et dur contrairement a ceux d'aujourd'hui qui ne sont qu'en images de synthèses.

Eric31
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les 1001 films de mes soirées et Mon itinéraire à travers le cinéma de 1970 aux années 2020...

Créée

le 14 déc. 2016

Critique lue 837 fois

4 j'aime

Eric31

Écrit par

Critique lue 837 fois

4

D'autres avis sur Conan le Barbare

Conan le Barbare
Gand-Alf
10

Days of high adventure.

Alors que je contemplais paisiblement mon vendredi toucher à sa fin en écoutant d'une oreille enamourée la splendide partition de Basil Poledouris, monument de lyrisme et de bellicisme à vous faire...

le 25 janv. 2014

109 j'aime

17

Du même critique

Ma Loute
Eric31
1

Critique de Ma Loute par Eric31

Ma Loute est un OVNI cinématographique sur les apparences cachés très lourdement réalisé par Bruno Dumont qui met en scéne les Van Peteghem une famille très snobinarde de riches bourgeois lillois qui...

le 18 mai 2016

25 j'aime

20

Le Fondateur
Eric31
8

Critique de Le Fondateur par Eric31

En 1937, Patrick McDonald fonde « l'Airdome », restaurant sur la Route 66 près de l'aéroport de Monrovia en Californie... lequel sera déplacé à 64 km à l'est de San Bernardino et rebaptisé McDonald's...

le 31 déc. 2016

20 j'aime

4

Il était une fois dans l'Ouest
Eric31
10

Critique de Il était une fois dans l'Ouest par Eric31

Il était une fois dans l'Ouest (C'era una volta il West) est un superbe Western Opéra Italo-américain réalisé par Sergio Leone sur une musique composée par Ennio Morricone... coécrit par Sergio...

le 2 sept. 2017

15 j'aime