La philosophie plus forte que le colt.

-Quoi que vous pensiez je vous tuerai, que vous vous défendiez ou non.
-J'ai depuis longtemps renoncé à vous poursuivre.

Produit par AC Lyles pour Paramount et réalisé en 1964 par William F. Claxton, Condamné à être pendu est un western à petit budget réunissant un groupe de vétérans d'Hollywood qui malgré un jeu convaincant ne peuvent contre-balancer la technicité bas de gamme de celui-ci. Visuellement d'un niveau téléfilm. Heureusement sa texture dramatiquement efficace vient un peu varier sa qualité.

Long en conversation avec des dialogues certes intéressants, mais tuant un peu le rythme par un manque d'action; même si une séquence fortement violente entourée d'une première moitié de film très mouvementé où des fusillades vigoureuses sont à noter. Cependant pour sa seconde moitié le rythme est lent, très lent. Toute la partie concentrée sur le jugement du prisonnier manque cruellement de subtilité, amenant des dialogues simples où le mystère est percé d'un regard.

Certes le juge avec son beau discourt sur les apparences amène de la nuance mais c'est insuffisant. Néanmoins, le film laisse un peu de suspense dans la salle d'audience et surtout durant sa confrontation finale bourrée de sens, conduisant dans sa finalité une belle morale.

Les costumes sont simples, l'environnement est inexistant. Peu, très peu de décor le film étant en grande partie filmé en studio. L'image est terriblement fade, les plans manquent d'inventivité. Petite surprise avec sa partition musicale qui est sympathique sans être grandiose. On a même droit à une chanson d'Yvonne De Carlo sur le titre Red River Valley.

Clem Rogers, le juge repenti est incarné avec efficacité par Dale Robertson. Le juge est envoyé en ville pour juger Pete Stone (John Agar) présumé meurtrier étant le fils de Big Tom Stone (Barton MacLane), riche propriétaire de la ville empreint au traditionalisme règlement de comptes à l'ancienne. Pour régler le problème du juge, Big Tom Stone cherche à le discréditer par tous les moyens aussi fourbes soit la manoeuvre, allant jusqu'à engager l'assassin ayant tué le père du juge des années plus tôt.

William Bendix incarne un shérif un peu rustre portant à son actif une multitude de références. En effet, il est également procureur et fait même la messe le dimanche, un vrai couteau suisse. J'aime bien ce personnage qui forme un bon duo avec le Juge. Malheureusement dans tout cela Yvonne De Carlo est sous-employée.

CONCLUSION :

Condamné à être pendu n'est pas un mauvais western loin de là. Seulement, il est très limité par sa réalisation bas de gamme ainsi que son rythme terriblement décousu. Un aspect sacrément dommageable car le récit lui est très nuancé dans une approche dramatiquement ingénieuse.

Un 5/10 à ne pas prendre pour un frein de lecture au moins pour la nuance qu'il apporte au western conventionnel.