Comme Nicolas Silhol, évacuons sans sourciller les questions de forme : mise en scène absente, cadrages approximatifs, prise de sons en mode « boîte de conserve » et montage à l’emporte-pièce répondant peut-être à une logique qui nous sera restée mystérieuse. Le trop plein d’amateurisme technique dans lequel baigne Corporate fait de ce film plus un produit de télévision qu’une œuvre destinée au grand écran. Nous pouvons dès lors entièrement nous concentrer sur le fond.
Tiré de faits réels, le scénario attire l’attention mais, à cause d’un traitement bien trop sage, nous retiendrons avant tout la part drame au détriment du supposé thriller annoncé. Trop balisé et sans surprise, le parcours proposé de l’ultralibéralisme et de ces rejetons que sont le cynisme, les mensonges et l’absence de scrupules emprunte des chemins déjà battus par de multiples téléfilms-dossiers.
Les interprétations de Céline Salette et Lambert Wilson parviennent cependant par intermittence à relever un premier long-métrage peu convaincant.