Il y a des scènes en cuisine mais je n'ai pas vu de torchon

Le genre : ça tombe bien, j'avais envie de le regarder

Alors je suis tombé dessus vraaaiment par hasard, il m'a tellement scotché qu'il m'a empêché de faire des trucs prévus dans l'aprem, héhé, heureusement je suis chomeur à vie (oui, il n'y a aucune fierté à être chomeur à vie, je dis juste ça pour te rassurer, toi, mon unique lecteur)
Pour être plus honnête, c'est de voir un mec relou faire chier une meuf à moitié à poil qui n'en a strictement rien à faire de montrer ses boobs à la caméra, et qui va voir Eddy Mitchell, son frère, soit disant, elle lui fait plein de bisous. Biiiim
Seins vraiment très beaux.

Combo : nudité+inceste+gaspillage de canard dès le début, plus la lutte pour un gateau de riz, là je dis n'en jetez plus.

Il s'avère après que le mec relou c'est Philou Noiret, qu'est grand, un peu vieux, un peu gros, un peu con, mais un putain d'aspirateur à gonzesses dans ce village paumé d'afrique, on sait pas trop, ça doit être pendant la colonisation mais ils l'ont tourné au début des années 80 ,donc bon.
(vous allez me dire la colonisation en Afrique ça met du temps à changer de mains)

Oui. Philou est flic. Mais flic sans réelle volonté d'assurer ses missions. Au pire il explique la loi, qu'il semble connaître assez bien, ne serait-ce que pour négocier les pots de vin. Y a des nuisibles qui l'emmerdent, enfin, qui emmerdent tout le monde dans ce village, à un moment faut bien agir, alors il le fait.
Et c'est là la question centrale du film : qui sont les plus coupables ? Ceux qui emmerdent le monde ? Ceux qui les arrêtent ? Ceux qui les laissent emmerder le monde ? C'est la notion de responsabilité collective qui est interrogée, dans un petit huis clos africain, plein de blancs stupides qui ne pensent qu'au sexe et à l'argent.
Là-dessus Isabelle Hupert a un rôle très attachant, en femme de la rue de Panam débarquée là par malchance, battue par son mari mais amoureuse de Noiret (non vraiment qu'est-ce qu'elles lui trouvent toutes), mais c'est pas la seule, bon c'est sûrement elle qui joue le mieux mais ce serait pas la première fois, vraiment le personnage est sympa. Victime complice en même temps, de ses états d'âme mais de ses ambitions aussi. Dans son côté destructurateur de la société, celui de Noiret est pas mal, à rapprocher du Juge et de l'Assassin, à peu près aussi réaliste (comme il est difficile de croire qu'un forcené peut tenir un discours politique aussi clair dans le Juge et l'Assassin, on se demande vraiment comme le flic est devenu flic dans celui-là).
Bref un film qui interroge la notion de morale, de bien et de mal, et la justice, un sujet récurrent chez Tavernier.

Je n'irai pas en dire plus parce que vers les trois quarts ça traînait vraiment et vu la dose de trucs que j'avais à faire j'ai arrêté le visionnage rempli d'états d'âme, comme Isabelle Huppert qui parfois n'assume pas.
(dans ce film)