La période estivale est propice aux blockbusters en tout genre, du film catastrophe à celui d’horreur. Le dernier Alexandre Aja est conforme à cette tendance et reprend un classique du cinéma d’épouvante depuis les Dents de la mer (1975) de Spielberg : les créatures taille XXL promptes à dévorer tout ou partie d’innocentes et jeunes victimes sur leur chemin. Dans Crawl, les requins laissent la place aux alligators, mais les règles du jeu sont identiques. Pour Hayley (Kaya Scodelario) et son père (Barry Pepper), le but sera de s’échapper sans rencontrer de trop près ces hôtes quelque peu hostiles.
Encore une fois, Alexandre Aja montre tout son talent de mise en scène : Crawl tire autant sa force de son espace en huis clos (ici, le sous-sol d’une maison inondée en plein ouragan en Floride) que dans son montage nerveux. Primal, violent, Crawl s’amuse à déconstruire au fur et à mesure tous les clichés du genre et à présenter, puis détruire dans un sens du spectacle certains, des solutions de repli aux deux protagonistes, physiquement mis à rude épreuve (et généreusement incarnés par Kaya Scodelario et Barry Pepper, très convaincants dans leur duo). Alexandre Aja ne renouvelle pas le genre, mais signe avec Crawl une série B horrifique à souhait et qui remplit largement les cases et les objectifs du cinéma de genre. Une agréable surprise pour les puristes.