Un survival aliens contre soldats à 6000 dollars ça fait tout de suite peur, et pas pour de bonnes raisons. Ceci étant Crawl or Die se passe presque entièrement dans des conduits d’aération, donc côté décors pas trop besoin de mettre la main à la poche, comme à peu près pour tout le reste. Une nouvelle fois on remarque que pour pas cher on peut s’équiper de façon convenable et fournir un truc ne puant pas l’indigence, en particulier au niveau de la photographie, et si vous avez sous la main quelques personnes prêtes à vous faire profiter de leur talent en sculpture vous n’aurez plus qu’à avoir un bon scénario si vous voulez percer. Ici on a à peu près tout cela de réuni, même si le résultat final reste tout de même loin du chef d’oeuvre.
Globalement le métrage est sympathique, mais dans le processus créatif le réalisateur et scénariste Oklahoma Ward semble s’être un peu perdu, probablement car il s’est rendu compte, bien trop tard, que tout tourne autour de Tank (Nicole Alonso), personnage féminin fort comme on les aime, faisant écho à Ellen Ripley, même si ses manières font plutôt penser à celles de Vasquez (sa coupe de cheveux et son style font également beaucoup penser au personnage de Tank Girl, crête blonde de série !). Il l’avait prévu, probablement, d’une certaine manière, mais il semble être tombé si accroc à son personnage qu’il enchaine les scènes avec répétitions sans chercher à en changer la formule, bâclant son oeuvre qui est davantage une mise en bouche avec Tank qu’un vrai film qui vous clouera d’angoisse claustrophobique. Le réalisateur ne cache d’ailleurs pas ses sentiments, le générique de fin annonçant le retour de Tank dans de nouvelles aventures. Lorsqu’on l’a vue survivre en rampant pendant près de quatre-vingt-dix minutes on ne peut qu’être impatient de la revoir, encore plus si l’on y ajoute son charisme badass comme il en manque cruellement dans le cinéma d’horreur/épouvante (la saga a été annoncée dès le départ comme étant une trilogie, rendez-vous sur crawlordietrilogy.com pour plus de plus amples informations). Petit point qui divisera, était-il nécessaire qu’elle soit en shorty/body ? Etonnant pour une commando alors que les commandos masculins ont d’épaisses protections et pas un bout de peau à l’air. Dans une autre optique, c’est aussi ce côté bombe dominatrice qui en font le personnage haut en couleurs qu’elle ait. Le réalisateur n’a d’ailleurs pas eu l’indélicatesse de placer constamment la caméra derrière son postérieur, ce qui est plutôt un bon point (vous en aurez quand même quelques-uns, soyez rassuré !).
Crawl or Die est un premier essai intéressant car possédant de bonnes idées et un concept accrocheur, hélas, si le réalisateur trouve quelques bons effets il a tendance à les répéter plutôt que se renouveler. A la décharge du cinéaste le métrage a couté 6000 dollars et il a aussi bien dirigé, que écrit, monté, étalonné, et j’en passe. Croisons les doigts pour qu’il connaisse le succès et puisse offrir à son personnage phare la suite qu’il mérite.
SlashersHouse
5
Écrit par

Créée

le 17 mars 2015

Critique lue 850 fois

SlashersHouse

Écrit par

Critique lue 850 fois

D'autres avis sur Crawl or Die

Crawl or Die
Fabio-R
1

Critique de Crawl or Die par Fabio R.

Crawl or die raconte l'histoire d'une équipe chargée d’expatrier la seule femme encore fertile et non contaminée par un virus un truc dans le genre de toute manière l'histoire n'a aucune importance...

le 18 août 2014

Du même critique

God Bless America
SlashersHouse
9

This is the best day ever !

Qui aurait pu dire que Bobcat Goldthwait, auteur de World's Greatest Dead, laisserait tomber la critique fine pour la pochade délurée et immorale ? Un coup de sang après avoir zappé, tout comme son...

le 9 avr. 2012

97 j'aime

16

Tucker & Dale fightent le mal
SlashersHouse
8

White Trash Beautiful.

Véritable coup de grisou sur la toile, Tucker et Dale ont fait parler d'eux plus que n'importe quel direct-to-dvd, et ont largement accumulé les récompenses lors de différents festivals (AMPIA,...

le 8 juin 2011

86 j'aime

15

Ted
SlashersHouse
3

Ted l'ours lourdingue.

Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent...

le 30 août 2012

49 j'aime

8