A quoi pouvait-on s'attendre d'un réalisateur qui fait un documentaire sur Justin Bieber franchement? J'aurais dû me renseigner avant sur ce fameux Jon M. Chu... ! Etant d'origine asiatique je me suis dit : "ah enfin un film avec un casting 100% asiatique, je vais aller voir ça! smiley content"
Et puis en fait.. J'ai été déçue. L'intro était pourtant prometteuse avec cette scène dénonçant le racisme ordinaire. Ensuite, ce n'est qu'un enchaînement de vitrine luxuriante, d'exhibitionnisme de cette frange de la population supra riche... Ok... on était prévenu dans le titre du film.
Mais on peut quand même s'attendre à quelque chose de subtil, de fin dans le propos... Eh non! Il n'y a rien de complexe dans le scénario ni dans les personnages très manichéens. Alors même que l'héroïne enseigne au début l'économie à travers une partie de poker et le héro rejette l'argent, tout est lisse. On montre le mépris des riches pour la masse mais pas le contraire. C'est très bienpensant et convenu dans ce qu'on montre des traditions familiales (à travers des dumplings et du mahjong? Ouahou super on a eu notre touche d'exotisme) versus l'émancipation, la lutte des classes... On a en face du personnage de la matriarche rigide une histoire d'amour qui ne tient pas vraiment debout : sans passé, ni complicité ni intimité (à part ce qu'on exhibe des torses bodybuildés dénudés...) Bref, le seul intérêt du film est de montrer le poids de la pression sociale et familiale, insoutenable, dans un microcosme où il faut être compétitif, beau et riche. Mais il n'y a rien de plus.
En plus, le film est sexiste quand il montre la vénalité et la jalousie des femmes riches entre elles, contrairement à leurs pauvres maris qui croulent sous le poids des responsabilités et de la culpabilité mais qui restent soudés entre eux, pendant que leur femmes font les magasins !
Crazy Riche Asians est donc un film léger qui se veut "engagé" par son casting mais qui se cantonnera à une comédie romantique niaise hollywoodienne comme bien d'autres. Dommage, sans aucun white-washing on pouvait s'attendre à mieux...