Rocky Balboa est, chacun le sait, le personnage emblématique de la carrière Sylvester Stallone. Son Antoine Doinel. Plus encore que John Rambo : il l'a accompagné à travers quarante ans d'histoire !
On pensait en avoir fini avec Rocky Balboa, le sixième opus, et voilà qu'apparait un scénario sauvage, plein d'entrain et de générosité, qui fera ressortir le boxeur légendaire de sa grotte. Sauf que cette fois, Sly n'enfilera pas le short et les gants. Il sera le coach, le mentor... Le Mickey.
Son poulain ? Le fils illégitime d'Apollo Creed, adversaire émérite des temps jadis, mort sur le ring. Ce dernier met un terme à une carrière prometteuse derrière un bureau chiant, pour se lancer corps et âme dans la boxe.
Armé de ce concept alléchant, Ryan Coogler soigne sa droite et livre un vrai film poignant, à la fois digne successeur et - semble t'il - tremplin vers une nouvelle franchise.
Au détour de dialogues ciselés autant que de plans séquences ahurissants, il est intéressant de noter que le film partage avec son protagoniste sa soif de légitimité. On dit de lui qu'il est une erreur, qu'il profite de son nom pour se faire connaitre et gagner de l'argent... Alors il entend prouver qu'il a sa place auprès des plus grands.
Et au terme de la projection, force est de constater qu'il a bien fait de s'imposer. L'émotion est palpable, Roclky Balboa prouve une fois de plus qu'il en a sous le capot et Adonis Creed grave sa propre emprunte dans le monde de la boxe au septième art.
Mon seul léger grief envers Creed c'est de le savoir suffisamment déférent pour ne pas brusquer les vieilles recettes qui ont fait le succès de Rocky. Du coup, il est difficile d'être surpris quand on a vu les originaux. Mais qu'à cela ne tienne. Après tout, Star Wars VII a fait exactement pareil en décembre et je lui en ai pas tenu rigueur très longtemps...