10 ans après Rocky Balboa (2006) de Sylvester Stallone, on espérait plus grand-chose de la saga « Rocky », c’était sans compter sur la venue du fils d’un célèbre boxeur, Apollo Creed. Adonis Creed débarquant à Philadelphie dans le but de faire son propre Nom et de se faire entraîner par Rocky. Pour quel résultat ?
Quelle claque ! Je m’attendais à tout sauf à ça ! Un film d’une telle ampleur émotionnelle, aussi bien dans la continuité de la saga qu’en tant que spin off. Ryan Coogler a réalisé le meilleur Rocky après l’original, et sans doute un des meilleurs films de boxe. Après avoir vu les 6 premiers Rocky, l’émotion en découvrant « Creed » est d’autant plus forte. On assiste à un magnifique passage de flambeau entre le vieillissant Rocky et le jeune Creed. La narration du film coïncide beaucoup avec celle du premier : première histoire d’amour, premier entraîneur, même combat, accomplissement d’un rêve. Ryan Glover dépeint une histoire touchante et émouvante entre une légende vieillissante et une légende naissante. Sans doute un des plus beaux moments de cinéma cette année et de la saga Rocky. Philadelphie ville iconique du rêve américain accompli par Rocky, maintenant accompli par son fils spirituel, « Creed ». Le combat est mené par Adonis sur le ring comme dans la rue, mais aussi en dehors par un Rocky vieillissant et affaibli.
Ce qui frappe dans « Creed » c’est la virtuosité de la mise en scène de Ryan Glover. Jamais on n’a vu des combats de boxe aussi bien maîtrisés que dans « Creed ». Plan séquence filmant chaque round, renforçant l’immersion des combats. La caméra virevoltante d’abord entre les deux adversaires, puis s’éloignant vers Rocky, pour au final revenir vers les adversaires et graviter autour. Chaque mouvement, chaque geste, chaque goutte de sang est filmée avec une telle exactitude. On reste focalisé sur Creed souvent filmé de dos marchant pas à pas vers son destin, accompagné de son ange gardien et protecteur, Rocky. La caméra accompagne Creed de dos, en partant du vestiaire jusqu’à l’arène en plan séquence, on est avec lui, on sue avec lui. On entend les cris de la foule, notre cœur bat aussi vite que le sien, les tambours de la BO sonnent comme des uppercuts. On vie le match, on est dans le match, et ça, on ne l'a jamais autant éprouvé que dans Creed.
Sylvester Stallone n’a jamais été aussi juste et aussi touchant que dans ce film. Il livre une prestation unique qui restera gravé dans le cinéma, avec un personnage aussi iconique que Rocky, ayant suscité tant d’enthousiaste que ça soit à l’époque ou même encore aujourd’hui. Faisant rêver les plus petits comme les plus grands, Rocky est un personnage intemporel, un ange protecteur et moralisateur, capable de rassembler toute l’Amérique, de mettre fin à la guerre froide rien qu’avec un discours de paix dans « Rocky IV ». Rocky c’est plus que ça, c’est l’icône de toute une génération passant le flambeau de la plus belle des manières à une nouvelle génération. Creed est un grand film de boxe, plus que ça, un grand film tout court.