Vous savez, j'ai été ému devant Rocky Balboa, parce que Stallone revenait et reprenait SON personnage pour conclure comme il le fallait sa légende, refermer les parenthèses ouvertes et enfin sceller cette saga comme il le fallait. 10 ans ont passés (déjà !) et voilà que pointe ce "Creed", même pas scénarisé et même pas réalisé par Stallone. Il joue certes toujours son rôle, mais qu'un petit jeune reprenne son mythe, son héros, perpétue son histoire alors qu'elle était superbement conclue ?


QUELLE CLAQUE ! J'ai pleuré pendant 1/3 du film tellement c'était beau, émouvant, touchant et que ça reprenait avec une classe et un respect monumental ce qui a fait la de ce personnage ce héros du cinéma légendaire. Il crée un nouveau mythe, en reprenant un héritage qu'il ne recycle jamais mais rebooste avec de nouveaux thèmes.


Tout se joue dans l'objet de la filiation et de l'héritage (Le sous-titre français est d'ailleurs racoleur et un peu mensonger. Le marketing doit arrêter de saloper comme ça les titres de films en VF juste parce qu'ils pensent que le public ne serait pas assez intelligent pour comprendre qu'il s'agit d'un nouveau Rocky...). Ici, l'héritage du nom et de ce qu'il amène comme pression et réjection. Sujet casse gueule, parce qu'il peut très vite tomber dans le grand n'importe quoi mais le film arrive à s'en sortir de la plus belle des façons. Le personnage d'Adonis est déjà employé dès le départ dans une grande compagnie et réussit très bien, mais n'est pas heureux dans ce qu'il fait. Il va donc tout quitter (sa situation le permet) et va pouvoir se plonger dans sa passion: la boxe. Sauf que le petit gars possède un nom qui va se révéler être un poids monumental à supporter: il est le fils du plus grand boxeur de tout les temps, Apollo Creed.


Ainsi, le film évite l’écueil de l'arriviste, tout en s'y plongeant directement. Adonis refuse le nom de Creed, continue d'utiliser le nom de sa mère pour ne pas se faire découvrir. Il en a honte, il ne veut pas être juste "le fils de" et réussir parce qu'il est "le fils de". Mais Rocky dans cette histoire ? Il fait lui aussi parti de ce combat, il est le sensei, le maitre d'Adonis. Et le génie de Ryan Coogler est d'avoir réussi à transposer le parfait papy Rocky. Stallone dans ce film assume complétement son age et les déboires qu'il en découle, et le film prend une autre dimension parce que le personnage de Rocky est aussi présent en double discours dans le film.


Oui, je ne m'attendais pas à autant d'émotions. Cette émotion est permise par le scénario, mais aussi par les acteurs et la réalisation qui est surement l'une des plus belles pour un film du genre. Jamais je n'ai eu autant de palpitations et de stress devant un combat, jamais je n'ai eu autant de rictus, d'envolées de mon corps dans la salle de cinéma en ressentant cette frénésie du combat. Ryan Coogler et Michael.B Jordan ont fait un travail fantastique de chorégraphie et de mise en scène. C'est viscéral comme jamais, c'est poignant, c'est monstrueux.


Et j'ai eu le coup de grâce avec le plan final, le dernier, qui résume parfaitement l'émotion du film, la formalise en une nouvelle scène iconique, qui reprend de son sens en 2016, et permet d'apporter le béton armé qui manquait au château Rocky au cinéma. Ce dernier film fait écho aux 6 autres films dans tout ce qui faisaient leurs essences, fait prendre un total corps à la mythologie du personnage et son histoire sans jamais renoncer à aucun film (au contraire d'autres qui écartent facilement ce qu'ils n'aiment pas sur Star Wars ou Alien prochainement). Si vous n'avez pas vu les Rocky auparavant, vous chialerez devant ce film et aurez des émotions incroyables. Si vous avec vu les Rocky et que vous en êtes fans, ce sera les chutes du Niagara pour vous.


Maintenant, je le dis sans aucun doute, la saga Rocky est la plus parfaite du cinéma. C'est dorénavant 7 films qui feront date à jamais, et qui transforme Sylvester Stallone en dieu vivant.

Yellocrock
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le 23 janv. 2016

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