Un salaud qui devient héros,c'est toujours rassurant!
Comme son compatriote Denis Villeneuve,Jean-Marc Vallée s'exporte à Hollywood. Oui,mais attention,il ne concède pratiquement rien au mélodramatique et au pathos,ce qui ne rend le récit que plus puissant et édifiant. En effet,comment ne pas être révolté devant l'histoire de Ron Woodroof? Ce cow-boy texan et homophobe apprend un jour de 1986 qu'il est atteint du virus du SIDA et qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre. Au lieu de sombrer dans le fatalisme,Ron va monter un club où s'échangent les médicaments illégaux,mais à même de prolonger la vie des contaminés. Le propos est fort et contestataire,car pendant ce temps-là,les industries pharmaceutiques et les hôpitaux refusaient l'emploi de médicaments non homologués,au risque de faire mourir leurs patients... Si l'on peut regretter un abus d'ellipses et une répétition de certaines séquences,"Dallas Buyers Club" s'en sort admirablement en racontant la rédemption de cet homme rugueux et intolérant qui apprend la compassion. Matthew McConaughey ne tourne dorénavant que dans des œuvres captivantes. Il est extraordinaire,tout comme Jared Leto dans les talons aiguilles de Rayon,transsexuel décharné qui ne manque pas de piquant. Les deux Oscars leur pendent au nez,et personne n'aura rien à y redire. Je vous le conseille vigoureusement.