Voici un film complexe et intelligent qui traite d'un sujet tabou avec un radicalisme assumé.
On y trouve le nazisme confronté au judaïsme en un combat intérieur tellement antinomique qu'il frise la confusion mais sans y tomber vraiment. Malgré l'usage de clichés éculés, Danny Lavint pose les bonnes questions en une psychanalyse démystificatrice à remettre à l'heure certaines pendules.
Tout d'abords, concernant l'éducation dogmatique dispensée à l'école juive où la pertinence de questions d'ordre rationnel ne trouve pour réponse que la brimade et l'exclusion, en cette occurrence, source de l'extrême violence future du protagoniste.
Ce qui révolte le plus D.L est la passivité avec laquelle les juifs ont enduré la Shoah et qui reste principalement le fait des orthodoxes. Que des parents aient laissés cette domination nazie écraser leurs enfants sans s'exposer au risque de sa vie et qu'à l'aube du 21ème siècle un néo-nazi s'octroie le droit de ratonner et de crier son antisémitisme sans se faire démolir, c'est là la base de son mépris. D.L cherche à faire réagir contre sa personne et il n'y a finalement que lui-même à la hauteur pour se combattre et se vaincre.
Plongée dans la communauté juive progressiste, chez les skinheads néo-nazis, chez l'extrême droite nationaliste,; on a au-delà du fait de caricatures fortement marquées, un éventail de points-de-vues sur les questions développées et leurs réponses possibles.