Après plusieurs comédie comme "Après vous" (2002), "Hors de Prix" (2006) et "De vrais mensonges" (2010) Pierre Salvadori signe là une comédie dramatique, du doux-amer qui colle idéalement à notre quotidien ou fatalité et récession forge le mal-être ambiant. Le réalisateur a été inspiré par une citation de Kafka : "Vous pouvez retenir la souffrance du monde, vous êtes libre de le faire, et c'est en accord avec votre nature. Mais peut-être est-ce la seule souffrance que vous auriez pu éviter." ... On suit donc un musicien, Antoine, qui pète un plomb (ou pas) et qui, pour se cacher, se trouve une place de concierge. Son arrivée dans un microcosme parisien va créer des situations plus ou moins cocasse et surtout il va trouver en Mathilde, son alter ego dépressive... Cette dernière est interprétée par Catherine Deneuve absolument géniale (son meilleur rôle depuis "Potiche" et "Un conte de Noël"), femme en pleine dépression post-retraite qui va trouver en Antoine une sorte d'amour platonique, entre dépressif on se comprend mieux. Antoine est interprété par Gustave Kervern, complice de Benoit Délépine à Groland, qui trouve là son premier vrai grand rôle. Il est excellent. Plusieurs scènes touchent à la grâce et le charme ambiant nous dessine un sourire émouvant... Surtout dans la première partie. Ensuite le film vire de plus en plus vers la déprime totale, l'humour disparait et on tombe dans l'amertume et la mélancolie. Le film devient moins attractif et la dernière demi-heure semble aussi longue que la première heure. On aurait sans doute aimer un humour plus présent même dans le malheur, une sorte d'espérance qui aurait été plus en adéquation avec la première partie sans pour autant perdre cette jolie fin. Un beau film pourtant qu'on ne peut que conseiller.
Selenie
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le 25 avr. 2014

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Selenie

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