Suzu est une jeune femme de 18 ans originaire d'Hiroshima, que ses parents vont marier à un marin inconnu vivant à Kuré, et qui a pour elle sa joie de vivre ainsi que sa bonne humeur. Jusqu'à ce que la guerre arrive sur ces terres...
Tiré d'un manga, que je n'ai pas lu, Dans un recoin de ce monde serait en quelque sorte la version positive du Tombeau des lucioles dans le sens où le personnage principal garde toujours un beau sourire, aux petits soins de sa belle famille et son mari, et que, ouf, l'histoire ne finit pas à vider un paquet de mouchoirs. Ça reste tout de même assez sombre, on va voir les bombardements ainsi que la bombe tomber sur Hiroshima, mais il y a toujours un espoir qui subsiste.
La particularité du film, outre qu'il a bénéficié d'un financement participatif d'une grande ampleur, est qu'il est extrêmement documenté sur l'époque, reconstituant à l'identique les paysages, décors et bâtiments de cette époque, le tout avec un dessin que je trouve très beau, au trait assez léger.
Même chose pour les personnages, notamment Suzu qui est une grande réussite, même s'ils peuvent paraitre plus jeunes qu'ils ne le sont à l'image. La passion de cette dernière est le dessin, qu'elle pratique de partout, y compris sur le cuirassé Yamato qui mouillé près des abords de Kuré, ce qui va l'amener à être accusée d'espionnage tant ses croquis sont réalistes.
Le plus dur est dans la deuxième partie, avec l'arrivée des bombardements, des abris, jusqu'à un flash, un 8 Août, qui va transformer la vie de tout le monde à jamais. Avec toujours cette reconstitution animée effrayante de similitudes avec les clichés montrant la ville rasée, et les premiers malades qui apparaissent.
Sur un récit qui dure plus de dix ans, Dans un recoin de ce monde est un film formidable, qui resitue l'horreur de la guerre à l'échelle humaine, avant, pendant et après. Et qui est en plus une splendeur visuelle, ce qui ne gâche rien.