Je n'ai pas suivi mon vieil adage : "Trois semaines avant Cannes au ciné, rien que des navets", je m'en suis allé voir le nouveau Tim Burton. Tim Burton, tout de même, celui qui a croulé voici trois mois sous les éloges, suite à l'expo fââââbuleuse à la cinémathèque. Pas né de la dernière pluie, je me doutais bien qu'un grand cinéaste pas sélectionné pour la course à la palme, obligé de sortir sa dernière réalisation à cette période, ça sentait la daube... J'aurai du parier quelque chose, j'aurai gagné...
Adapté d'une vieille série télé que les américains se sont bien gardés d'exporter de peur de perdre quelques juteux marchés, "Dark shadows" conte une vague histoire de vengeance entre une sorcière et un riche industriel spécialisé dans le poisson qui ne veut pas d'elle. A la fin du 18ème, elle l'a transformé en vampire, enfermé dans un cercueil et enterré vivant. En 1972, il sera déterré par hasard et retrouvera ses descendants, ruinés par une arrière, arrière, arrière petite fille de la sorcière qui règne dorénavant sur l'industrie poissonnière locale. Le vampire va traîner sa dégaine gothique au milieu des hippies et des fans des Carpenters ou d'Alice Cooper avec l'espoir de redevenir le roi du thon en boîte.
Malgré un beau travail de transformation, la composition de Johnny Depp, au bord de l'autoparodie est un peu vaine et même lassante. Il n'arrive pas à sauver de l'ennui cette situation mille fois vue au cinéma du décalage temporel. Le scénario hésite entre parodie (mal) assumée et gags lourds comme un triple bigmac avec supplément mayo (le vampire croit voir dans le m de Mac donald, le signe de Méphistophéles).
Eva Green, la sorcière, n'est absolument pas crédible en méchante. Elle a beau rouler des yeux et avancer par grandes enjambées, il n'y a que ses talons aiguilles qui tremblent.
Si la première moitié du film pouvait encore faire de l'effet grâce aux sublimes décors et à une mise en scène nerveuse, jouant efficacement avec l'apparence de vampire du héros, il n'en est rien de la suite.
La fin sur le blog
pilyen
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le 12 mai 2012

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