La Famille à Dents

Il fut un temps où Tim Burton enchaînait ses films en se renouvelant à chaque fois. D'un cycliste sous acide à des martiens qui ne supportent pas la country en passant par un réalisateur illuminé, un être aux doigts argentés et un bio-exorciste au costard rayé, cette galerie de personnages aussi barrés les uns que les autres savait nous faire rire, pleurer et pleurer de rire. Un temps où Tim Burton était ce génie gringalet un peu à l'ouest qui allait à contre-courant de Hollywood.

Ce temps est bel et bien révolu. Tim Burton est maintenant un réalisateur bedonnant qui a trouvé sa place dans le système et le moyen de recycler une formule "burtonnienne" afin d'amasser le plus de pépettes possible. Quelques fois, ça marche (Charlie) et les autres fois, ça se plante méchamment (Alice), ici, je dirais "meh". La tentative de Tonton Tim de prendre cette sous-famille Addams tirée d'un soap-opéra des années 60 et d'en faire un film en faisant croire qu'il renoue ses origines tombe à plat.

La réalisation est fainéante, le scénario est prévisible, la musique de Danny Elfman passe inaperçu, les décors sont recyclés de la filmographie de Bubu, Johnny Depp reste fidèle à lui-même (c'était bien au début, là, ça en devient terriblement lassant), le *spoiler* de Chloé Moretz tombe comme un cheveu sur la soupe tiède, quelques gags sont drôles (le jeu de mots bals/balls), Eva Green prend son pied. Revoir Michelle Pfeiffer est un plaisir.

Pour conclure, je pense que le Tim Burton qui m'a fait rêver dans mon enfance et mon adolescence est mort et à laisser sa place à un bodysnatcher sans âme, vendeur de merchandising... Quelle tristesse...