Bon, je déteste cette expression mais là – je suis désolé – elle s'impose... WHAT – THE – FUCK ?!! Moi qui croyais pourtant avoir passé le cap de la déception avec "Sweeney Todd" et "Alice" concernant Burton, je me suis rendu compte avec ces "Dark Shadows" que mon seuil d'indignation était loin d’être atteint. Un pote m'a dit qu'il s’était senti violé par le film, moi je dirais plus honnêtement que j'ai plus eu l'impression que Burton m'a pissé à tronche pendant près de deux heures, le tout en riant. Vous allez dire que j'y vais un peu fort. Vous allez dire aussi que je cherche plus à me complaire dans la vulgarité plutôt qu'à traduire mes sentiments. Je comprends... Tant qu'on n'a pas vu le film, on ne peut pas comprendre. Pourtant, c'est vrai que la bande-annonce annonçait la couleur : l'une des plus atroces jamais vues soit dit en passant. Donc, pour vous faire une idée, dites vous déjà pour commencer que tout ce qui est dans la bande-annonce est INTEGRALEMENT dans le film. Quand je précise « intégralement », c'est pour dire que la playlist de l'ami Burton y est également. Oui, la musique de Danny Elfman sera entrecoupée durant tout le film de Barry White, T-Rex, Alice Cooper, et encore bien d’autres ! Sacrilège vis-à-vis de Danny le compositeur me diriez-vous ? Que nenni ! Sa composition est elle aussi une horreur ! Pompière comme jamais ! Des irréductibles de Burton veulent contredire ce fait ? Alors je l’ai mets au défi de fredonner la mélodie du film ! Tous les films de Burton jusqu'à présent avait un thème aisément identifiable ; pour "Dark Shadows" on tombe dans la pompièrerie la plus grossière ; on sombre dans la caricature de série B. Mais bon, après tout, Danny Elfman n'est finalement pas si loin du compte, car ce film tout entier est une série B. Il n'y a aucune subtilité, aucune profondeur à cet univers, l'humour beauf sauce Jacquouille faisant office de « pseudo-second degré » Et j'assume pleinement l'utilisation du mot Jacquouille, car la moitié des blagues sont franchement dignes des "Visiteurs", que ce soit les ménestrels dans la télé (le mec ça fait un mois qui vit dans le futur et il s'interroge qu'en plein milieu du film sur le principe de la télé, pourquoi pas...) ou bien encore une scène confondante de ressemblance avec le Sarassin dans sa voiture de postier. Tout est vraiment fait au premier degré, le regretté Tim n'ayant visiblement plus aucun recul ou d'envie dans son cinéma. Mais bon, c'est Tim, alors tout le monde fait ce qu'il dit, même si c’est totalement con. Johnny Depp est désormais piégé dans son amitié avec le réalisateur dégénéré et se doit visiblement d'en faire sans cesse plus dans le ridicule ; Helena Bonham Carter fait désormais partie intégrante des décors, même si elle ne sert à rien (comme à chaque fois) ; et le pire, c'est que des sacrés talents se retrouvent à être employés dans des rôles consternants, que ce soit Christopher Lee dans son rôle de Captain Igloo où la pauvre Chloé Moretz qui finit le film dans la plus pathétique des situations (je n'ose même pas l'évopuqer ici dans le détail, je laisse ceux qui espèrent encore découvrir un bon film profiter de l'effroi). Le pire, c'est qu'au final, ce n'est même pas beau. La lumière est très travaillée, mais elle ne donne aucune profondeur et aucune atmosphère à la scène. Tout fait sec, numérisé, surfait, artificiel... sans âme. Bref, rien ne peut sauver cette histoire qui, soit dit en passant est non seulement absurde tellement elle brasse de vent et des clichés, mais qui en plus est pétrie de moments totalement vides où il est difficile de rester éveiller. D'ailleurs, en fin de compte, le plan final est a lui seul un gros doigt d'honneur dressé à toute la filmographie de Burton, aussi bien pour ce qui est de l'univers que pour ce qui est de la rigueur narrative. Un plan aussi absurde, moche et inutile, c'est franchement la preuve la plus évidente que Tim Burton en a définitivement plus rien à foutre. « Quel malheur » disais-je après "Sweeny" et "Alice". Après cette nouvelle bévue je préfèrerais dire tout simplement : « quel scandale ».

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le 11 oct. 2017

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