De prime abord, on pourrait voir ce film comme une nouvelle version (encore) du thème de la maison hantée. Après tout, dès le départ, le film donne le ton: Des parents ne savent plus quoi faire: leur petite fille est persuadée que les objets bougent tout seuls. Jusqu'à ce qu'arrive un soir. Ce soir là, la maison, les meubles, se déchainent, tuant toute la famille à part la petite fille en question. La police ignore son témoignage et la met dans une famille d’accueil, des proches de sa famille, qui vont essayer tant bien que mal de lui apporter de l'amour. Mais les choses ne s'arrangent pas. En tentant de ne pas trop en dévoiler, le film, sous couvert d'un fond fantastique, parle en réalité de thèmes bien plus ancrés dans la réalité: viol, violences au sein de la famille, maltraitance. Intelligemment disséminé, les indices sur ce qui se passe n'en montrent pas trop, juste assez pour que le spectateur fasse ses propres déductions, inévitables, et instaure par lui même un sentiment de malaise. Malaise accentué par le film et sa manière de montrer les choses par les yeux d'une enfant meurtrie qui va peu à peu perdre pied. Le film est habité par une certaine noirceur, et la cruauté va aller crescendo. Le jeu des acteurs tape très juste, et comme d'habitude, lorsque ces genres de thèmes sont abordés, les rôles principaux sont tenus par des femmes. Que ce soit Niamh (transformé en Neve dans les sous-titres, pour je ne sais quelle raison), parfaitement joué par Missy Keating, la femme du couple où encore l'assistante sociale, forcément enceinte (instinct maternel, protecteur, etc...). Les hommes tiennent un rôle plus secondaire.
Je ne le signale pas vraiment en tant que critique. Juste que, même les films qui tentent quelque chose et s'éloignent du carcan horrifique habituel et classique restent quand même ancré dans un certain "livre des règles" du genre.
Premier film horrifique de la réalisatrice française Marina de Van, c'est une bonne réussite que nous avons là. Qui a dit que le cinéma de genre n'avait pas sa place en France ?
D'un autre côté... Pour la petite anecdote, Marina de Van a dû tourner en Irlande et en Suède. Ça donne certes visuellement un certain caché, c'est donc pour le mieux, mais la raison principale est tout autre: la DDASS française lui avait interdit de faire jouer des enfants. La France a encore beaucoup de chemin à parcourir en terme de cinéma.

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le 8 mai 2016

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