Tous les héros ne portent pas de cape... mais ont droit à leur biopic

Encore un biopic j'aurais envie de dire... Sur le papier, rien ne m'attirait vraiment, que ce soit le casting qui était sympathique mais pas affolant ou encore le scénario qui semble assez vu et revu. Donc évidemment, c'est un biopic, encore un. A se demander quel est le but de tout adapter au cinéma, les scénaristes seraient-ils bloqués entre deux pôles (celui d'adapter la vie réelle de personnes réelles ou bien agrandir l'universe géant dans lequel baigne Disney et 99% des blockbusters)?

Mais pour le film en lui-même, donnons à César ce qui lui appartient, c'est pas mauvaaaaaais, c'est sympathique et ça se regarde bien quoi! La réalisation est pas mauvaise, sans être transcendante, il y a des choses à retenir. Le retournement de situation au milieu du film dans lequel l'avocat joué par Ruffalo qui a conquis tout le monde avec son procès voit peu à peu tout son soutien s'effriter avec l'absence de résultats. Tout le film conduit les personnages à jouer avec Ruffalo, lui faire comprendre qu'il est l'homme du peuple devenu avocat de la ville. Lorsqu'il retourne chez ce fameux peuple, des plans filment les trottoirs avec ces personnes qui regardent ce désormais intrus revenir, ces personnes qui changent d'opinion sur lui selon comment tourne le vent. Et cette idée est sympa, elle traduit quelque chose sur le fait d'être avocat quand on vient du peuple. On nous prend pour l'homme capable de tout résoudre alors qu'en réalité, on répond à un patron, on n'est pas libre de tout faire... Cette relation entre le "peuple" et celui qui l'a quitté était vraiment sympathique.

Pour l'histoire en elle-même, elle conserve les schémas narratifs classiques du biopic. Il y a un personnage qui ne paye pas de mine et qui va réussir à s'engager dans un procès contre le géant de l'industrie chimique alors même qu'il travaille pour ce type d'entreprise. Le procès va être très difficile à mettre en place et à la fin, le gentil finira par gagner, après moultes péripéties. Questionner le fait que le gentil gagne est inutile, c'est un biopic et l'histoire réelle. Mais clairement, le film se range dans la catégorie des films dans lesquels on adore se rendre compte d'une immense supercherie.

Du coup, le film répond aux critères qu'il se pose mais ne va pas plus loin. On a un gentil biopic sur un mec qui a l'air de rien fait des choses extraordinaires. Le biopic est devenu une sorte de médaille du mérite médiatique...

Bref, un biopic efficace, qui reproduit une recette. Si vous aimez la tarte aux poireaux, cette tarte aux poireaux sort au cinéma en janvier!