Tirée du roman éponyme d’Alix Girod de L’Ain, et bien qu’elle soit bourrée de clichés sur les rapports hommes-femmes, l’idée de base me parut géniale tant elle présente un potentiel pamphlétique intéressant. En effet, bon nombre de femmes ont rêvé (secrètement ou pas de voir leur homme prendre leur place afin qu’ils se rendent compte de la vie qu’elles mènent. Il faut reconnaître que ça ne ferait pas de mal à bon nombre d’hommes (désolé messieurs), y compris moi (ben tiens !).
Je ne m’étalerai pas sur la qualité de l’adaptation au grand écran puisque je n’ai pas lu le livre mais j’ai tout de même une petite idée sur la question. Tout simplement parce que Pascale Pouzadoux est tombée dans la caricature des rapports entre les femmes et les hommes. La faute en revient à cette volonté de livrer une comédie aux couleurs acidulées.
Résultat : c’est appuyé et la tendance lorgne vers le burlesque. Le tout est souligné par un grand renfort de musiques préexistantes, certes relativement bien choisies la plupart du temps. Le souci est que la bande originale est beaucoup trop présente. L’aspect too much prend donc le dessus et fatalement la sauce ne prend pas. Pire : à trop appuyer pour marquer les esprits, le message a beaucoup plus de mal à passer.
Certes Dany Boon semble s’être bien amusé, mais il semble aussi parfois perdu, quoique son personnage le serait à moins. Sophie Marceau se démène beaucoup et forme un duo intéressant avec Dany, mais elle ne parvient pas à provoquer l’adhésion de tout un public.
Pour un sujet censé provoquer une prise de conscience, c’est tout juste si le spectateur entend le message. Il faut dire que cette comédie est plombée aussi par une galerie de portraits ridicules, à commencer par le huissier de justice (Antoine Duléry), pour finir par le maçon (Arsène Mosca), en passant par les pintades en quête de nouveaux bijoux.
Nous avons toutefois quelques situations cocasses qui font esquisser des sourires chez le spectateur, mais elles sont bien trop rares. Plus de sérieux aurait été bienvenu, et aurait donné un ton plus mordant à cette comédie déjà pas aidée à la base par des dialogues souvent d’une telle niaiseries qu’ils en deviennent médiocres.
Dommage, le rythme est plutôt bon.

Stephenballade
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le 15 avr. 2020

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Stephenballade

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