Film du verbe et parfois verbeux, souvent trop long dans ses soliloques et trop creux dans ses dialogues, De la vie des marionnettes (qui est rappelons-le d'abord un téléfilm pour la télé allemande) raconte le crime d'une prostituée par un bizarre et névrosé Peter, étouffant dans sa vie comme le spectateur dans les intérieurs bergmaniens et son flot de parole ininterrompu.
Puis, Bergman décompose ce crime à travers une déconstruction temporelle des événements et une aléatoire galerie de portraits de personnages secondaires, tous souffrant à haute dose plus ou moins du même mal que Peter, le tout vu par une pesante lecture psychanalytique où Bergman s'empêtre gaiement, non sans une auto-dérision suicidaire.
Le film a ses instants de beauté, verbale principalement avec quelques réflexions pertinentes et bien glissées (bien que l'ensemble se noie dans un insupportable onanisme théorique), plus rarement visuelle, hélas, comme dans le peep-show (avec la thématique de l’œil intelligemment développée) ou lors d'un rêve de Peter. Néanmoins, si le travail reste correct, car il s'agit d'un vrai auteur, on est loin, très loin même, du meilleur Bergman.
5,5/10