Névrose meurtrière

Enfermé dans une maison close, Peter Egermann tue la prostituée avec laquelle il devait passer la nuit puis la viole post-mortem. Le film reconstitue par fragments les jours qui précèdent et suivent ce crime, afin d'essayer d'en comprendre la raison.

De la vie des marionnettes (Aus dem Leben der Marionetten) est un drame psychologique tourné en Allemagne par Ingmar Bergman en 1980.

A rebours....

Le film débute par le meurtre d'une prostituée dans une maison close par un homme qui la sodomise après le meurtre. La scène est filmée en couleur. Puis l'image passe au noir et blanc lorsque le meurtrier se livre à la police. De la vie des marionnettes conte l'histoire à rebours des semaines qui ont précédé le meurtre. Le tueur, Peter Egermann, est un cadre parfaitement intégré marié à Katarina (Christine Buchegger). Katarina, est une "femme de tête", c'est elle qui porte le pantalon. Déjà écrasé par une mère dominatrice, Peter ressent sa vie conjugale comme une frustration.

Katarina l'aime mais elle le trompe et il le sait. Peter est suivi par un ami psychiatre à qui il révèle qu'il a rêvé qu'il égorgeait sa femme. Lorsqu'il veut prendre des initiatives amoureuses, elle se moque de lui et ne garde pas cela pour elle....Katarina est d'ailleurs trés proche du psychiatre de Peter. Refoulant sans cesse ses désirs bafoués et son goût pour la sodomie (Selon son psy, Peter serait un homosexuel refoulé...), victime de l'alcoolisme mondain et sous tranquilisants, Peter ne choisit jamais d'affonter sa mère et encore moins sa femme interprétée par Christine Buchegger, aussi belle qu'elle n'est froide, cérébrale et cruelle.

C'est un sujet en or pour Ingmar Bergman, cinéaste notamment de l'intime et des relations familiales psychologiques contrariées qu'il a lui même subies lorsqu'il était enfant. Il réalise cette fois un conte cruel où un homme perd le contrôle et brise sa vie en assassinant une innocente. Interné, Peter n'est plus qu'un pantin dont l'unique passion demeure les échecs...

De la vie des marionnettes est servi par un casting remarquable, notamment Robert Atzom, dans le rôle du personnage principal, un homme ambivalent sous influence(s).

La radiographie du personnage principal et le récit des circonstances qui l'ont mené aux pires extrémités est remarquable. L'intelligence et la radicalité du propos m'ont séduit.

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Ma note: 8/10