Deadpool par Dron

De tout les personnages de Marvel, celui cassant le plus avec le style de la maison est peut être Deadpool. Pas toujours gentil mais pas toujours un vilain, Deadpool est connu pour son style irrévérencieux, son humour et la quasi absence de limite du personnage.
Personnage assez peu connu jusqu'à son apparition dans X-Men Origins Wolverine dans lequel, joué par Ryan Reynolds, "The Merc with a mouth" finissait par ressembler à un étrange patchwork de super-héros, le personnage de Wade Wilson avait plu, tout en ayant en étant infiniment décevant. Pour les fans, ce fut une sorte d'affront ultime, la preuve que Hollywood n'avait pas compris les forces du personnage, voire s'en fichait. S'en suivit plusieurs années de flou, de vide autour de l'avenir cinématographique du personnage (un film ayant un temps été envisagé) jusqu'à la publication par Rhett Reese (un scénariste du film), d'un rendu 3D d'une des séquences du film. Selon certains, ce serait cette vidéo et les retours des fans qui auraient convaincu la 20th de réellement produire le film. Et après plusieurs années d'attentes et de teasing, Deadpool est enfin une réalité, un film de super-héros, à petit budget et "Rated-R" (Interdit au moins de 12 ans chez nous). Tim Miller, réalisateur du film et Ryan Reynolds (à la fois producteur et acteur principal) nous promettaient un film respectueux du matériau de base (le comics) et réparer les torts causés par X-Men Origins Wolverine. Pari réussi ?

Deadpool raconte donc l'histoire du mercenaire Wade Wilson, surnommé Deadpool. Tout se déroule normalement dans la vie de Wade Wilson jusqu'au jour où il se voit diagnostiqué d'un cancer généralisé et en phase terminale. Le mercenaire se fait alors aborder par un étrange cliché d'homme du FBI qui lui dit pouvoir le guérir de son cancer tout en lui donnant des super-pouvoirs. D'abord dubitatif, Wade va finir par accepter. Cependant tout ne se déroule pas comme prévu et le mercenaire finit par être plus torturé que guérit, cepar deux mutants du nom d'Ajax et Angel (respectivement joués par Ed Skrein et Gina Carano). Une torture qui réveillera ses pouvoirs mais sera également la cause de sa peau craquelée caractéristique du personnage. Après s'être enfuit Deadpool va alors traquer Ajax, qui, après s'être fait salement amoché par le mercenaire en costume rouge, décide de kidnapper Vanessa, la fiancée de Wade Wilson. Ce dernier va alors partir à la recherche sa fiancée et éventuellement d'un remède pour guérir sa peau.
En réalité Deadpool est un assez bon film et peut se targuer d'être une excellente adaptation du personnage. Les promesses de Ryan Reynolds sont tenues et il ne fait aucun doute que le film comptera énormément dans l'histoire de la représentation des super-héros au cinéma. Car oui, Deadpool a réussi à prouver qu'un film pouvait être "Rated-R" mais également qu’un film de super-héros à petit budget pouvait tout de même rapporter gros. Alors il n’est pas trop risqué de prévoir que d’autres films de nos dieux à capes opteront pour un style plus cru (les producteurs de Batman vs Superman ont déjà annoncé une version Rated-R du film) voire même que les studios n’hésiteront plus à rogner sur les budgets de certains films de super-héros, espérant donc retrouver ce qui fit le succès d’un film qui faillit ne pas voir le jour.
Cependant il faut tout de même avouer que malgré la classification du film, il serait contradictoire de dire que Deadpool est un film mature, car il ne l’est pas. La classification n’est dû qu’à l’avalanche de blague sexuelles et/ou scatophiles qu’il nous sert tout au long des 1h48 qui lui sont réservées, un humour qui pourrait trouver son public mais qui finit par être très lourd passer la première heure. Cependant, il faut avouer que le film reste très rafraîchissant dans un industrie où ce genre de film se trouve extrêmement codifié voire prévisible. Deadpool, et ici il s’agit autant du film que du personnage, ne révolutionne pas ces codes mais se prouve être particulièrement conscient de ceux-ci et n’hésitent pas à les tourner en ridicule. Deadpool ne reste pas exempt de défaut, notamment sur certaines scènes de combats, frisant le Jason Bourne tant elle est sont floues.

Un film qui comptera très certainement dans l'histoire du "genre" du film de super-héros, réussissant à convaincre malheureusement sans jamais être réellement excellent.