Eh bien, le voici, le voila, le trublion, le provocateur, le plus barré et le plus trash des justiciers en collants, j'ai nommé... DEADPOOL !


Alors, autant le dire tout de suite, oui ce film est bien à l'image de son héros : déjanté, infernal, provoquant mais aussi touchant, car oui Deadpool est avant tout un homme blessé, torturé par un passé dont nous apprendrons peu de choses mais que l'on devine très rude (ce qui explique en partie le côté cynique, voir même carrément sarcastique du personnage), et qui cherche avant tout à aimer, pas seulement être aimé.
Cette recherche de l'amour va le conduire tout droit à une jeune et ravissante jeune femme tout aussi décalé que lui. Cette relation sera, vous l'aurez compris, fortement perturbé par des super-méchants aux sombres desseins.


En gros, "Deadpool" est au film de super-héros ce que "Scream" est au cinéma d'horreur, à savoir son représentant le plus drôle, le plus ironique, le plus décalé sans pour autant jamais sombrer dans la parodie, tout en restant fidèle aux carcans du genre (découverte des super-pouvoirs, fille à protéger, super-vilain avide de destruction) pour mieux les tourner en dérision. Pratiquement tous les clichés propres aux films de super-héros sont passés à la moulinette : constitution d'une super-équipe pour mieux battre le méchant, l'inévitable scène post-générique, sans parler des différentes piques (très drôles d'ailleurs) adressés au genre en lui-même ainsi qu'aux comédiens et aux studios.


"Deadpool" est donc un film de super-héros d'un nouveau genre qui, pour notre plus grand plaisir, pulvérise tous les clichés inhérents qui, osons le dire, commençait lentement mais sûrement à sentir le réchauffé. Certes, il y a des combats bien badass (et aussi bien saignants), des grosses explosions, des cascades mais en (beaucoup) plus décalé.
En effet, "Deadpool" est également un film très drôle, qui manie l'autodérision comme personne. On avait déjà eu un avant-goût de ce genre de pratique avec "Les gardiens de la galaxie" mais ici "Deadpool" pousse le bouchon beaucoup plus loin, quitte même à jouer avec les limites de la provocation, à tel point que l'on ne peut que féliciter la Fox de s'être bien lâché et d'avoir laissé les coudées franches au réalisateur pour faire le film dont les fans rêvaient. Dés le générique d'ouverture, le ton est donné et on sait qu'on ne se retrouvera pas devant un "Captain America" ou même un "Iron Man".


Cependant, si la provocation, la violence graphique (sorte de croisement entre Tarantino et "Itchy & Scratchy") et l'humour cru et acerbe pourront en amuser beaucoup, il pourra aussi laisser dubitatif les spectateurs les plus réfractaires, d'autant plus que le héros est tout sauf poli.


Bref, ce film est donc au final une très bonne surprise, venant mettre une bonne bouffée d'air frais au sein d'un genre qui, malgré son succès qui n'en finit pas de s'accroître, commençait tout doucement à sentir le répétitif (Avengers 2, sic); et qui devrait réconcilier une certaine partie du public lassé de genre de film.

f_bruwier_hotmail_be
7

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Créée

le 11 févr. 2016

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