"Il fait une critique de mon film, le mec !"

Whaoh...
J'attendais clairement ce film. J'espérais une sorte de renouveau de Marvel.
Les studios Marvel, je les avais aimés pour X-Men 1, adorés pour X-Men 2 et après... Bof... Plus rien de ce qu'ils faisaient ne me parlait réellement. Les films s'enchainaient dans des successions très plans-plans avec des moments "clés" qui manquaient d'originalité, de figures fortes...
Alors quand j'ai vu qu'un film Deadpool arrivait, j'ai failli noyer mon fute (oui, pour respecter le film, ma chronique sera très en-dessous-de-la-ceinturesque).
Tim Miller n'aurait pas pu mieux adapter le personnage au grand écran. J'avais un peu peur en voyant Ryan Reynolds de retour (après Green Lantern et une première apparition plus que foirée dans X-Men Origins : Wolverine, déjà en tant que Deadpool de chez Shopi) mais il faut avouer qu'il joue plutôt bien. Je ne peux cependant que noter un décalage lorsqu'il enlève son masque. Deadpool est pour moi un personnage qui, par définition, n'a plus de visage. Alors le voir avec le costume, la capuche en moins, m'a semblé une antinomie qui laissait une drôle d'impression. Mais bon, ça vient peut-être de moi, on va pas tortiller du cul pour chier droit.
Le film est un bon revenge movie qui défoule, avec ses moments haut-du-panier très sympas. Les scènes d'action sont très bien rythmées, chorégraphiées et filmées, et les FX maitrisés. On retrouve Colossus et une petite nouvelle, Negasonic Teenage Warhead (qu'on appellera Negasonic parce que faut pas déconner) et qu'on n'avait jamais vue au ciné.
Mais là où Deadpool conquiert définitivement les cœurs et les culs, c'est bien avec l'humour, très orienté entre les jambes, décalé, sarcastique. Les répliques font toujours mouche, ça part dans tous les sens. Mais surtout, cet humour est au service d'un procédé qu'on devait retrouver dans un film Deadpool pour que celui-ci soit réussi : la casse du 4e mur. A savoir, les personnages s'adressent directement aux spectateurs.
Car oui, Deadpool, parmi ses pouvoirs, possède le fameux "comic awareness" et a conscience d'être un personnage de comics. On s'attendait donc forcément à ce qu'il ait conscience d'être dans un film.
Et là, oh que putain, on est servis. Des références aux autres films Marvel, aux autres films de Ryan Reynolds, des vannes sur les deux acteurs du professeur Xavier, énormément de cynisme sur les précédents films Marvel, un personnage qui décrit son propre film, annonce des flashbacks avec des regards face caméra, ... Ca fuse partout et c'est jubilatoire.

Là où cependant, le film n'a pas tenu ses promesses, c'est dans son côté "subversif". Le film semblait nous gueuler qu'il allait casser les codes du genre et le redéfinir, alors que celui-ci est, depuis quelques années déjà, pompé jusqu'à la moelle. Eh bien, non, mon gars, c'est raté. Bourrer le film d'humour réussi mais crado et péter le 4e mur à la chaine comme Rocco pète des culs (ouais, là ça va un peu loin), ne suffit pas à être subversif. Encore plus quand la structure du récit est plus qu'é(n)culé. Le mec veut se venger du grand méchant et sauver sa nana. Point. Ca renouvelle que dalle, ça. Bien tenté mon gars, mais t'es meilleur pour te branler et vanner ton némésis et son nom de produit à chiottes que pour révolutionner le film de super-héors !

Mais me faites pas dire ce que j'ai pas dit, j'ai adoré ce film, j'ai triqué comme un porc. Il défoule, il est drôle, barré, mais il faut bien avoir conscience que, s'il réussit à divertir, il échoue dans sa tentative de subversion. Prenons ça comme un film pour bien se poiler, parce que là, oui, là c'est un franc succès.
Allez voir et triquez comme des dingues, les gars. On a sous les yeux l'un des meilleurs Marvel jamais produit, à mon sens.
Ouais.