Couronné de récompenses (comme dirait Cléopâtre, je te couvrirai d'or), The Hurt Locker peine cependant à expliquer pourquoi. Si ce film, presque le premier a tenter d'aborder au grand écran et de manière intelligente de surcroît le conflit irakien et, ô surprise, se focalise sur la, marque de de fabrique de cette guerre et de l'autre, celle d'Afghanistan : Les IED, ou Improvised Explosive Device, Enfin explosif improvisé (EEI) pour les francophones, permettant ainsi au film de prendre ses marques et d'éviter d'être un remake urbain de la guerre du Viet Nam ou plutôt des films qui s'y rapportent.

La où The Hurt Locker en prend un coup, et un sérieux, c'est dans le réalisme général du film (quand on traite d'un tel sujet, si proche, l'on pourrait au moins prendre la peine de consulter quelques vétérans de la spécialité qu'est le déminage, ça aurait sans doute réellement aidé). Que ce soit ce sergent-chef rompant toute communication avec son équipe (dans la réalité il aurait encaissé bien pire qu'un coup de poing), cette scène ridicule où deux démineurs s'improvisent francs tireurs (et demeurent à la même place que ceux qui se sont fait descendre, et évidemment eux, sont impossible à aligner s'il vous plaît) ou encore, et c'est le sommet, cette sortie seul en pleine ville, la nuit... L'on retiendra également au panthéon des non sens cette décision d'un chef d'équipe de scinder son équipe de trois hommes en trois groupes en pleine nuit, l'on aurait difficilement pu donner quelque chose de valeur pour ses galons après un coup pareil, surtout quand on ramène des blessés ; ou encore ces patrouilles et déplacements à trois, dans un véhicule seul, en plein Bagdad...

Après s'être demandé comment une équipe de démineurs opérant en ville se retrouve en rase campagne à rencontrer des mercenaires (personnellement j'ai pas compris ou alors la réplique prononcée avec un accent atroce justifiant la présence m'a échappé) dont un Ralph Fiennes, parachuté là, l'on admettra que le film a quelque intérêt mais bien peu si ce n'est de parler d'une spécificité du conflit irakien et...des accros aux conflits, plaquant madame le plus vite possible car ils se sentent mieux devant une bombe prête à sauter. Bref, un film moyen, bénéficiant de l'effet nouveau et d'une trame caractéristique à la période envisagée, mais sans plus, et hautement irréaliste.
The_Dude
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le 26 oct. 2010

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