Le film commence sur l'affrontement entre le superflic Stallone aux méthodes expéditives et le superméchant Snipes aussi taré que rusé. A la fin d'un prologue simpliste et viril, nos deux psychopathes sont coffrés, l'un pour ses crimes, l'autre pour ses négligences : dans sa précipitation Stallone a quand même tué 30 otages. La sanction est sans appel et nos deux héros écopent d'une peine de 35 ans d'emprisonnement cryogénique où ils seront "reprogrammés".
On se retrouve donc 30 ans plus tard, dans le "turfu", où on s'essuie les fesses avec 3 coquillages dans un monde guindé et bienveillant où le moindre juron est sanctionné d'une amende automatique. Les codes ont changé, les gens se saluent de loin, les voitures ne produisent aucun bruit, et l'amour se fait via l'interposition de casques de réalité virtuelle. Dans cette vision - voire contestation - d'un monde écologique totalitaire, une frange oubliée de la population vit sous terre et commet des attentats pour crier sa désapprobation : ce sont les résistants, ils veulent vivre "comme avant" (d'où la séquence du hamburger). C'est dans ce contexte que Simon (Snipes), le tueur sans scrupules est libéré en avance avec pour mission de liquider la rébellion. Aucun homme de l'actuel présent n'étant assez retord pour assassiner son prochain.
C'est là qu'intervient Sandra Bullock, elle incarne un officier de police atypique, fascinée par les années 80, voire tout ce qui touche au XXème siècle. Après quelques recherches, elle convainc sa hiérarchie de libérer à son tour le seul mâle capable d'arrêter Simon : Spartan, le superflic du début qui a jadis arrêté le superméchant. Et nous voilà donc partis pour 2 heures d'affrontements entre 2 vestiges vivants du passé dans un monde qu'ils ne connaissent pas.
On ne va pas se mentir, sans ce décalage générationnel, le film ne serait qu'un nanar de plus. D'ailleurs, je suis étonné qu'il ne soit pas critiqué sur le site Nanarland. Mais effectivement, ce décalage temporel offre un bon prétexte pour accumuler des scènes hilarantes et rassurantes du genre : voyez, c'était mieux avant et au moins on pouvait encore rigoler. Je ne dirai pas que le film était visionnaire car ça reste un divertissement basique, mais je me souviens qu'à sa sortie il avait rencontré un grand succès justement grâce à cette critique du tout électronique, écologique, déshumanisation, etc. On n'imaginait pas que ça puisse arriver un jour, et pourtant...
Alors, si Demolition Man ne restera pas dans les annales comme le plus grand film de Stallone, il n'en demeure pas moins une curiosité agréable à regarder encore aujourd'hui. Un film d'action avec beaucoup d'humour et un bon message général. Sympa, sans plus.
(rated 7/10 on IMDb le 28/08/2002) toujours bien même 30 ans après, je l'avais vu en salle le week-end suivant sa sortie. A Quimper par un après-midi pluvieux...