Été 1967. Les États-Unis connaissent une vague d’émeutes sans précédent. Des jours d'émeutes se succèdent à Détroit après la fermeture d'un night club clandestin. La police et l'armée interviennent.
Les Etats-Unis sont certainement le pays du monde où le racisme est le plus institutionnalisé. Participant au concert des nations et défenseur du politiquement correct, l'administration américaine et les politiques ont toujours toléré des exactions vis à vis des populations non blanches des Etats-Unis, c'est écrit dans l'ADN des américains. L'année 2016 a rappelé que ce fléau était toujours actif, le nombre de personnes de couleur abattues de sang froid par des policiers s'étant multiplié.
Cela n'a pas laissé la réalisatrice Kathryn Bigelow indifférente (Aux frontières de l'aube, démineurs ..) , si bien qu'elle a réalisé Detroit, qui revient sur une page d'histoire tragique des Etats Unis où populations noires et forces de l'ordre se sont affrontées avec son lot de meurtres et de pillages.
L'intention de revenir sur les faits est louable, le résultat à l'écran l'est beaucoup moins à mon avis.
Kathryn Bigelow réalise en effet un film beaucoup trop long eu égard à ce qu'elle veut raconter, ce qui a eu pour effet de pas mal m'ennuyer au final. Le film est divisé en 3 partie: le contexte des émeutes raciales, l'intervention musclée dans une maison d'où seraient partis des coups de feu en direction de la police et les suites judiciaires décevantes suite à l'assassinat de sang froid de 3 jeunes afro américains par la police. La partie centrale du film montre des policiers cruels, injustes et racistes pendant plus d'une heure en huis clos. Par ailleurs et vu le contexte, l'attitude de certains protagonistes et futures victimes est incompréhensible, à commencer par le propriétaire du pistolet à blanc.
On sent bien chez la réalisatrice la volonté d'être redondante pour appuyer là où ça fait mal mais que de pellicule perdue pour un film finalement assez moralisateur et tellement américain....Enfin, la volonté de faire "authentique et documentaire" est bien là et, compte tenu de la moyenne du film, l'objectif est visiblement atteint.
Au casting, on retrouve notamment John Boyega et Will Poulter, spécialisé dans les rôles d'ados puceaux (Les Miller...), reconverti pour l'occasion en "policier redneck assassin".
Ma note: 5/10