D'abord une explication du titre, parce qu'en Anglais c'est plus chouette : The bachelor and the bobby-soxer. J'ai donc appris ce qu'était une bobby-soxer dans les années 40 : une adolescente groupie (fan de Frank Sinatra), son lieu d'expression préféré étant le gymnase avec un parquet, elle devait enlever ses chaussures d'où l'importance des socquettes (bobby socks).
La bobby-soxer en question est ici Shirley Temple en fin de carrière (19 ans). Elle vit avec sa soeur qui est juge, incarnée par Myrna Loy (42 ans). C'est une première couleuvre à avaler, cette sororité dépareillée, ça ne tient pas debout. Mais comme on est bon public, on passe l'éponge. Le même jour, les 2 soeurs vont faire connaissance de Richard Nugent/Cary Grant, un peintre célèbre d'une quarantaine d'années. La juge dans son tribunal, où elle doit se prononcer sur une rixe de bar, et l'adolescente au lycée, où le peintre vient faire une conférence. Impressions contrastées : l'aînée pense avoir affaire à un voyou, la cadette à l'homme de sa vie. Evidemment la soeur-juge n'est pas emballée par cette idylle, elles se disputent, la petite à boucles s'enfuit et trouve refuge chez le peintre en son absence.
Suite à un quiproquo, le peintre se retrouve donc emprisonné pour détournement de mineure. Et là, grande idée, l'oncle qui est psy suggère à la juge que pour ne pas en faire un martyr aux yeux de Shirley, il ne faut pas le juger mais l'obliger à passer du temps avec elle !!!
Pour échapper à la prison, il accepte, et se retrouve donc avec son mètre 87 à boire des milkshakes avec boucle d'or, à assister à des matches de basket au gymnase du lycée (big up à la costumière pour les shorts en satin) ou à participer à un pique-nique avec course-en-sac et autres joyeusetés. Je n'ai pas précisé qu'au départ, les deux soeurs avaient chacune un prétendant pénible (Rudy Vallee, dur, dur), qui évidemment se débattent tant bien que mal face à la concurrence de Cary...
Et paf tout d'un coup, ça se finit comme on savait que ça allait se finir.
Encore une fois, Cary a sa tête de "mais qu'est-ce que je suis venu faire dans cette galère", mais bon garçon il ne fait pas le service minimum. Il faut ajouter à tout cela une mise en scène laborieuse, des cadrages et un découpage probablement supervisés par la cantinière. Poussif.
Reste que film se regarde sans déplaisir si on est en bonne compagnie, parce que Cary. Je ne dirai rien de l'armure, parce que c'est mieux si on ne sait pas, mais moi je l'ai vue.
Merci à Artobal pour la programmation et à Ouaouaf pour la copie.