John McClane, ce n'est pas Superman. Loin de là. C'est un mec qui se retrouve toujours "au mauvais endroit au mauvais moment" et c'est aussi pour ça qu'on l'aime. Et un Die Hard, c'est toujours attendu avec envie. Et ce depuis 1988.

Die Hard, c'est une série de codes qui fonctionnent depuis la sortie du premier volet : un huit-clos, des personnages secondaires aidant John, un humour noir normalement bien placé, des méchants se comportant comme les dignes anti-McClane en étant pourtant son égal et j'en passe. Si les trois premiers épisodes de la saga ont fait mouche et ont propulsé le personnage de John McClane au sommet du film d'action des années 90, Le quatrième volet était un peu en dessous même si retrouver un John McClane vieilli face à cette modernité informatique qu'il a toujours rejeté (le fax dans 58 minutes pour vivre...) était jouissif. Ce quatrième volet, même si il aurait pu être plus réussi était tout de même le digne successeur du troisième épisode de la saga et aurait pu être largement pire. Cette impression de "finalement il est quand même super sympa ce Retour en enfer" est d'autant plus renforcée après avoir vu la Belle journée pour mourir.

C'est en effet une bien belle journée pour mourir pour cette saga qui a accompagné toute une génération. Notre bon vieux John reprend les armes pour retrouver son fils en Russie et, je l'avoue, si la bande annonce m'avait donné envie de voir ce nouveau volet, et même m'avait donné des frissons d'exitation en étant je trouve très épique pour annoncer le retour de McClane, quelle a été ma déception après la séance. Surtout que j'ai pu visualiser le film à l'issu d'un marathon Die Hard au grand Rex. 13h de Die Hard, je ne pouvais pas rater ça. Revenons au film. Il est raté. Le réalisateur passe à coté de ce qu'est et de ce que représente un Die Hard. Déjà, quand j'ai vu la durée (1h36), j'aurais du me douter que quelque chose n'irait pas sachant qu'un Die Hard dure environ 2h (2h20 pour le quatrième).

La première partie du film est jouissive, malgré les rides, John est toujours le même et on le retrouve avec plaisir. Sa relation avec son fils rappelle celle qu'il avait avec sa fille dans Retour en enfer, mais là où len Wiseman réussissait à donner un certain intérêt, relatif quand même, à leur relation, John Moore tombe dans la lourdeur. La première partie reste quand même d'un très bon niveau et on ressent même un certain plaisir. Mais la deuxième partie casse tout le rythme installé dans la première. On ne s'ennuit pas (pas le temps) mais on est pas transcendé pour autant. La deuxième partie n'est qu'un concentré d'action sans grand intérêt et surtout sans réelle place dans un film de la saga Die Hard. John McClane s'efface tout le long du film au profit de son fils Jack, et si on ressent tout le film que McClane père passe le flambeau à son fils, on est déçu car un Die Hard avec un John McClane presque gommé, ce n'est pas un véritable Die Hard. Même son culte "Yippie kay hey" est sans saveur. J'en viens d'ailleurs aux acteurs.

Bruce Willis reprend donc pour la cinquième fois le rôle qui lui a valu la reconnaissance du cinéma d'action, tant chez les spectateurs amateurs de ce genre que chez ses créateurs. Mais si dans Retour en enfer on sentait que l'acteur s'éclatait vraiment à reprendre son rôle, ici on se demande si il n'en a pas un peu marre de le jouer encore. En effet, l'humour de McClane, sa marque de fabrique, s'est alourdi et il n'a plus non plus la même saveur que des les volets précédents. Pendant 1h36, les mêmes blagues sont reprises, sans innovation et avec une grande facilité. Alors étant fan de Bruce Willis je dirais qu'on ne lui a pas donné matière à renouer avec son personnage. Et c'est bien dommage. L'humour de ce Die Hard est vite lourdingue. Et pour revenir au "Yippie kay hey", il est dit parce qu'il doit être dit, mais pas au bon moment, pas avec le bon ton, sans aucun entrain, encore une fois, sans aucune saveur. Peut-être que pour justifier un vrai passage de relève entre le père et le fils aurait-il fallut que ce soit ce dernier qui le dise ?

SPOILER (relativement)

Même si la première partie est beaucoup plus réussie que la seconde, elle possède, hélas, ses défauts. Mais ces défauts n'en sont pas vraiment. Ce qui est gênant, c'est le caractère Rambo, et plus récemment Expendables, assumé et revendiqué dès le début du film. Ainsi, après 2 accidents de voitures en 30 minutes, John McClane s'en sort sans aucune égratinure et n'est même pas essouflé. On le voit aussi avec une scène où McClane "couvre" son fils en exterminant des soldats à la suite avec une mitrailleuse qui ferait rouiller la M60 de Stallone à la fin de Rambo premier du nom, et on s'attend presque à voir un score s'afficher à l'écran. Et dans la deuxième partie du film, c'est carrément abusé. Encore une fois : dommage. Un Die Hard n'est pas un Rambo, et Willis n'est pas Stallone. Même si son caméo dans Expendables est culte.

Pour ce qui est des méchants de ce film, ils n'ont aucun charisme comparé aux 2 Gruber de Die Hard 1 et Die Hard 3. Ils sont pour le coup inexistant, derrière un Bruce Willis loin, très loin, de son personnage fétiche. On retiendra une scène de "danse" d'un des méchants qui est assez cocace quand même.

En résumé, Die Hard : Belle journée pour mourir est raté malgré un début plus ou moins prometteur. Et la saga se retrouve crucifiée. Mais si vous etes fan, vous ne pouvez pas passer à côté et devrez vous faire votre propre avis sur ce film, car bon, c'est de John McClane dont il s'agit.
BastienMagadoux
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le 19 févr. 2013

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