Ce Die Hard 5 a une énorme qualité : il est court. Une heure et demie, et hop, emballé, c'est pesé, vous pouvez rebrancher le cerveau.
Parce que, pour le reste, ce cinquième opus de la franchise est très, très, très nul. Et je ne suis même pas un fan hardcore de la série, vu que je n'en ai même pas vu tous les films. Le premier, oui, évidemment (excellent), le deuxième aussi (moins de souvenirs), et c'est tout. C'est donc pour lui-même que je juge ce splendide navet, où rien ne va, à part les explosions et les destructions de véhicules en tous genres.
Le scénario ("le quoi ?", s'interroge Skip Woods, responsable du massacre, qui ne s'est visiblement jamais renseigné sur les tenants et les aboutissants de sa fonction dans la chaîne de fabrication d'un film) est indigent, réduit à une ligne directrice minimaliste, une histoire de témoin et de dossier compromettant qui finit par faire pschittt, d'une manière aussi prévisible que pathétique. Au moins, à la différence du terriblement mauvais aussi Jason Bourne 4, on arrive à suivre - le contraire serait inquiétant pour la santé du cigare.
Côté mise en scène ("mise en quoi ?" renchérit John Moore, dont le nom aux allures de pseudonyme passe-partout aurait mérité de rester dans l'anonymat cinématographique), c'est badaboum sur badaboum, avec pas mal de vraaaaaaoum entre les deux, et aussi du tac-tac-tac-tac-tac-tac-tac et du pan-t'es-mort. Le temps faible étant l'ennemi du film d'action, mettons-en le moins possible, et encore, c'est pour placer deux ou trois vannes souvent pas très drôles ; en tout cas, pas du tout à la hauteur de l'esprit frondeur qui faisait le sel des répliques du premier Die Hard.
A peu près aussi fatigué que Harrison Ford dans le quatrième Indiana Jones (si si, il y a eu un quatrième Indiana Jones - mais si vous ne l'avez pas vu, continuez, c'est très bien comme ça), Bruce Willis assure le minimum syndical pour faire tenir debout son incassable McClane. En v.o., on comprend de moins en moins ses marmonnements, et pour l'action, sa doublure a dû bosser plus que lui sur l'ensemble du film.
Les autres acteurs ne méritant pas qu'on se souvienne d'eux, je ne me donnerai pas la peine de les citer. Allez, si, Jai Courtney, qui joue le fiston McClane ; mais c'est juste pour saluer son charisme de porte blindée, qui lui promet... ah non, pas une belle carrière. Ou alors, sur un malentendu.
Pour finir sur ce qui m'a vraiment fatigué et agacé : si quelqu'un a lancé une pétition pour réclamer l'internement à vie de Marco Beltrami, qu'il me prévienne, je signe tout de suite. Voilà un compositeur de musique de film qui n'a pas bouffé que le meilleur de Hans Zimmer. Bon sang, quel infâme bourrin ! Sa partition surchargée et bruyante livre une concurrence impitoyable avec la bande-son, pourtant surchargée en explosions et autres fracas de tôle froissée.
Alors, certes, la vertu de ce genre de divertissement peut être de se vider la tête, mais ce n'est pas une raison pour nous assommer et nous faire sortir de la salle complètement sonnés. Moi, ça tombe bien, on était vendredi soir et, avant le week-end, j'avais juste envie de déconnecter les neurones ; et puis j'ai une carte d'abonné, ça sert aussi à "prendre le risque" de voir ce genre de daube. J'ai donc quitté le cinéma dans l'état de béatitude crétine du spectateur proprement lobotomisé.
Mais vous n'êtes pas obligés de faire comme moi, hein.