District 9 par pathfinding

La critique est plus que positive sur ce film au budget ridicule si on l'oppose aux blockbusters américains. A titre d'exemple, les 30 millions de dollars de District 9 sont bien maigres face aux 200 millions du dernier Terminator. Je rejoindrai bêtement les différentes critiques mais en tant que geek prononcé, je n'ai pu m'empêcher de voir les nombreuses inspirations du réalisateur prises dans les jeux vidéo. Après ses célèbres publicités pour Citroën où la voiture fait son Transformer, Neill Blomkamp propose un film de science-fiction de qualité mettant en avant la médiocrité de l'homme, traitant ces aliens échoués comme du fumier et c'est finalement la contamination d'un être humain qui va pousser ce dernier à connaître davantage ces aliens.
District 9 - Neill Blomkamp
Du documentaire au gros film d'actions.

Le film est expéditif, en moins de deux heures il vous montrera tout ce qu'il fallait voir. L'introduction est faite sous forme de documentaire avec des interviews de divers protagonistes, c'est finalement, la bande-annonce que tout le monde a vu. Le film tombera alors rapidement dans une avalanche d'effets spéciaux en suivant le parcours de Wikus van der Merwe (Sharlto Copley), héros bien malgré lui, dont la ringardise n'a d'égal que le courage qu'il aura en fin du film. Tous ceux qui ont joué à Prototype feront le rapprochement entre les deux scénarios, la différence essentielle étant que dans le premier, les problèmes sont venus de l'homme tandis que District 9 utilise les aliens comme élément perturbateur.
Wikus van der Merwe est une œuvre à lui tout seul.

Wikus van der Merwe est une œuvre à lui tout seul.
Un contenu et une mise en scène proche des jeux vidéo.

De nombreuses critiques ont donné le titre de geek au réalisateur et on comprend pourquoi, le scénario lui-même en aurait fait un très bon jeu mais il y a d'autres inspirations, anecdotiques mais qui émerveilleront le geek moyen.
D'abord la puissance de feu des armes aliens digne d'un Crysis, on pensera au fusil qui tire un faisceaux électrique dévastateur qui a été mainte et mainte fois utilisé dans les jeux vidéo souvent sous le nom de fusil Tesla (du nom du scientifique qui aurait voulu faire une arme défensive avec des bobines Tesla), le fusil anti-gravité, clin d'œil aux Half Life, le mecha dont les jeux en abuseraient presque. Bien sûr, on pourrait dire que l'inspiration peut venir d'autres films, avec le mecha notamment. Mais la mise en scène vient en rajouter une couche, il s'agit de scènes très ponctuelles durant lesquelles la caméra se situera à la première personne à l'instar d'un FPS, vous êtes le soldat, l'arme au poing et l'angle de vision sera très restreint digne d'un vieux Quake, Unreal ou Doom. Mais d'autres seront à la troisième personne, surplombant le protagoniste que la caméra suit, rendant en général l'action très confuse, la cascade d'explosions en tout genre mettant un point d'orgue à ces instants.
Le cinéma prône habituellement des scènes panoramiques ou du moins assez larges n'utilisant les plans très serrés que lorsque cela est effectivement nécessaire, pour filmer l'expression d'un visage par exemple. Dans les jeux vidéo, nous sommes continuellement dans des plans plutôt serrés, héritage des vieux écrans cathodiques en 4 :3. Si cette tendance change, on trouve dans District 9 cette même tendance changeante, plus proche de l'action qu'à l'accoutumé mais avec une utilisation à bon escient. Paradoxalement, les plans larges sont utilisés pour montré la proximité des aliens avec les humains ; le District 9 est aux abords de Johannesburg.
La réalité est souvent bien différente des symboles.

La réalité est souvent bien différente des symboles.
Ames sensibles, s'abstenir.

District 9 est le premier film du réalisateur, Neill Blomkamp, soutenu par Peter Jackson, il nous livre une franche réussite, réemployant un pent entier de notre histoire sur la ghettoïsation et l'apartheid. Piochant des éléments dans les films (La mouche) et les jeux vidéo. C'est du vrai cinéma de science-fiction qui n'hésite pas à donner une puissance aux technologies futuristes. District 9 arrive à transmettre son message tout en maintenant un rythme haletant, quitte à partir dans le style très gore des jeux vidéo (qui est différent de celui d'un film d'horreur). Exit les vieux clichés et les américains qui sauvent le monde. Vraiment, on ne s'endort pas mais pour les âmes sensibles, il est possible que vous restiez cachées derrière la banquette de devant et c'est du vécu ! Non, pas moi, mais la p'tite dame du rang d'à côté qui doit encore regretter encore d'avoir suivi son époux. En tout cas, votre scepticisme disparaîtra très vite.