Rien de nouveau à l'ouest

Il est rare que le deuxième opus d'une suite de films soit meilleur que le premier. C'est encore plus étonnant lorsqu'il s'agit de Divergente, l'adaptation cinématographique d'une série de romans éponyme.
Il faut dire qu'il était difficile de faire pire que le premier opus, car à part les décors, il n'y avait pas grand chose à garder de ce mélimélo prépubère, ersatz de Hunger Games.
Ceci étant dit, ce deuxième volet ne tombe pas dans les mêmes écueils que son prédécesseur (sans pour autant éviter les maladresses et les lourdeurs). Là où le premier Divergente manquait cruellement de rythme et d'action, L'insurrection rattrape efficacement le retard : pendant presque 2 heures, on ne s'ennuie pas ! Bastons, fusillades, courses-poursuites etc. L'action est d'ailleurs servie par des effets spéciaux impressionnants qui en font à coup sûr un blockbuster.
Par ailleurs, les acteurs sont vraiment bons et cette fois-ci le jeu d'acteur prend plus d'ampleur. On retiendra surtout Miles Teller (Whiplash) et Kate Winslet. On retiendra moins Naomi Watts dont on se demande ce qu'elle peut bien faire là.

Mais ça s'arrête là pour les bons points.

Car franchement, le scénar c'est pas très original. Mettez un peu de Hunger Games et de Labyrinthe, vous secouez tout ça et puis voilà, vous avez Divergente. Il faut bien avouer que le filon "jeunes ados en quête de liberté dans un monde où la société est compartimentée et où ils doivent se battre pour sortir de la masse et affronter un(e) méchant(e) président(e)" est un peu épuisé. Même les jeunes adolescentes vont finir par se lasser si l'on ne leur propose pas autre chose à se mettre sous la dent, et on parle bien de cinéma.
Il aurait fallu que le film propose un lecture un peu plus originale du livre d'origine pour être digne d'intérêt. Néanmoins, il ne faut pas non plus perdre de vue que ce film a été fait avant tout pour les jeunes filles qui n'ont pas encore connu leurs premiers émois sous un saule pleureur en bord de Seine par une belle soirée d'été. D'ailleurs, la seule scène du film qui montre nos deux tourtereaux sur le point de perpétuer l'humanité est transformée en une superbe ellipse. A peine le temps de voir les épaules et le bas du dos de Shailene Woodley ou les tatous tribaux de Theo James (du coup c'est vrai qu'on dirait plus un candidat de Jersy Shore mais bon). Il faut croire que cela suffira aux ados pour stimuler leur imagination très fertile.

Finalement rien d'original, mais pouvait-on vraiment en attendre autant ?
Le film remplit son rôle de blockbuster, divertit, souvent agace mais propose plus de matière que le premier opus et nous réconcilie un peu avec la franchise qui était vraiment mal partie.