Un monument cynique, drôle et noir !
Rien qu'en lisant le sous-titre du film, on sait que ça va être bon : « comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe ! ». Effectivement, c'est mythique ! En pleine guerre froide (dont l'apogée est sûrement la crise des missiles en 1962, un an avant la production de ce film), Kubrick nous livre un monument de comédie acerbe, d'humour noir. Ca grinçe bien, c'est tordant et absurde. Tout en noir et blanc (une ambiance qui renforce le côté « sombre » et renfermé, vu que la plupart du film se passe en sous-sol), ce film est une perle noire et absurde contre l'absurdité elle-même (celle de la guerre). Et pour ceux qui diront que ça a vieilli et que le message ne passe plus (vu que l'affrontement USA/URSS, maintenant tout le monde s'en cogne), je répondrai qu'il faut au moins voir ce film drôlement cynique pour les prestations de Peter Sellers, qui incarne le président US, l'anglais Mandrake et le Dr Folamour (il incarne trois facettes de réaction face à la crise nucléaire). Son interprétation finale du nazi Dr Folamour, qui tente d'expliquer sa solution (finale ! hum hum) pour sauver la race humaine (supérieure), tout en empêchant son bras droit de se raidir pour faire des saluts nazis ! Fallait oser ! Bref Kubrick tord le cou avec humour aux toute puissances nucléaires de l'époque en mettant l'accent sur leur stupidité. et on n'oubliera pas de sitôt jusqu'où peut aller l'obéissance militaire,... à cheval sur le dos d'une bombe nucléaire en faisant le cow-boy ! Yihaaaa !