Sorti en juin dernier aux USA et après avoir fait le tour des festivals- Sundance, Cannes et Deauville où il a remporté, excusez du peu, le Prix du Public- Dope arrive enfin dans les salles françaises début novembre. Cinq ans après Our Family Wedding, le réalisateur Rick Famuyiwa revient derrière la caméra pour mettre en scène une histoire que produit rien de moins que Forest Whitaker.


Le film suit trois jeunes estampillés geeks dans une banlieue à population majoritairement noire de Los Angeles. Ils y vivent à fond leur passion pour la musique hip hop des années 90, de là à chasser les vinyles, jouer au Game Boy et s’habiller ou se coiffer comme McHammer. De fait, ils sont en marge de la société dans laquelle ils vivent mais s’en foutent pas mal. Suite à un enchainement de situation, ils échouent en boite à la fête d’anniversaire d’une petite frappe locale. Ca dégénère et ils se retrouvent en possession d’un sac plein de drogue. Évidemment, plein de gens voudront mettre la main sur le potentiel pactole, ce qui fera partir le film en sucette.


De prime abord, le film de Rick Famuyiwa ressemble à un gros mix entre Scott Pilgrim, les Goonies, une poursuite en BMX n’y étant pas pour rien, et l’univers des jeux vidéo à la GTA. Une fois qu’on a fait connaissance avec ces fous des années 90 (au point de croire au début du film que l’histoire pourrait s’y dérouler) on entre vite dans le vif du sujet avec cette histoire de drogue dont le trio va vouloir se débarrasser. Dit comme ça, on pourrait croire que Famuyiwa va faire se dérouler sous nos yeux une histoire des plus classique, où tout part en vrille jusqu’à finir dans une course poursuite géante où tout le monde s’en sort. Mais le réalisateur également scénariste a bien plus à raconter qu’il n’y parait, cantonnant son histoire de drogue à un acte de l’histoire, pas au film entier.


En anglais le terme « dope » désigne naturellement la drogue, comme évoqué dans le film, mais désigne également quelqu’un de cool. Le terme désigne aussi quelque chose de réussi, de très cool. Un slogan dit même en anglais qu’on n’a pas besoin de prendre de la dope pour être dope. Or, nos trois héros sont trois nerds des années 90 ne rentrant pas du tout dans le moule de la jeunesse actuelle. A travers les personnages et les situations, il est donc question d’intégration -d’autant qu’ils sont noirs et que l’un d’eux veut entrer à Harvard- et de trouver sa place dans la société. Souvenez-vous qu’il y a dix ou vingt ans, montrer qu’on aimait la science fiction et les bande dessinées de super héros était hors norme et on paraissait un peu étrange. Aujourd’hui, si la pop culture est en train de devenir la norme, d’autres formes de geeks sont toujours mis à l’écart.


Porté par d’excellents acteurs dont l’incroyable Zoë Kravitz, fille de et déjà à l’affiche cette année de Mad Max Fury Road, Dope est l’histoire d’excellents personnage et oscille gentiment entre comédie et drame, sans jamais perdre l’équilibre. Bande originale solide (et pour cause), réalisation honorable et bonnes références culturelles s’ajoutent à l’addition déjà bien longue des qualités du film.


De là à pouvoir dire que la Dope de Rick Famuyiwa, c’est de la bonne, il n’y a qu’un pas.

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le 26 oct. 2015

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