L'affiche, d'une grande austérité, me freinait pas mal dans mon envie de voir ce film. Et pis, je me suis dit qu'avec PS Hoffman, le plus grand acteur actuel, et Meryl Streep, au talent sans cesse renouvelé, je ne risquais pas grand chose.
C'est une très bonne surprise, où il ressort que rien n'est blanc, rien n'est noir, l'humanité baigne dans du gris, aussi bien sur des personnes censées aimer vénérer Dieu que ceux qui doutent de leur foi.
J'aurais l'impression de me répéter sur les deux acteurs principaux, donc parlons d'Amy Adams qui s'en sort très bien dans un rôle à priori fermé. Ceci étant dit, le film est à l'origine une pièce de théâtre, que Polanski a adapté sur scène (après avoir envisagé de le réaliser), et c'est vrai que sur le thème du doute, de la perversité; le réalisateur français aurait pu faire très fort. D'autant plus que les dialogues sonnent parfois parfois comme des lames acérées.
Pour un premier film, John Patrick Shanley s'en tire pas si mal, même l'origine théâtrale reste très marquée (peu d'extérieurs,caméra fixe lors de confrontations verbales, peu de personnages dans le champ...).
Mais là où le film reste fort, car il soulève au fond plus de questions que de réponses sur l'origine de la rumeur, et à la fin du film, chacun fera son opinion sur la vraie nature du personnage de Seymour Hoffman (il est impossible de voir dans son jeu si il a attouché le jeune noir), ce qui le rend fascinant dans un sens, et montre encore plus au monde entier pourquoi c'est le meilleur acteur américain actuel.