Réaliser par Alexander Payne, à qui l’on doit des films beaucoup moins coûteux ("Monsieur Schmidt", "The Descendant"), « Downsizing » faisait parti des films que j’attendais en ce début d’année 2018. J’aime les films qui mettent en avant la miniaturisation, ils me font rêver, et proposent des aventures hors normes.
Des films comme « Les Aventures de Tom Pouce », « Les Voyages de Gulliver », « Chérie, j’ai rétréci les gosses », « L’homme qui rétrécit », « L’Aventure Intérieure » et plus récemment « Ant-Man », me passionnent, j’aime l’idée que l’homme puisse se confronter à un environnement surdimensionné, cela peut entraîner une multitude de péripéties, drôles et imprudentes. Je découvre ces films avec un regard d’enfant.
Hors, cette fois-ci, j’ai découvert un film beaucoup moins enfantin qu’il n’y parait. La miniaturisation place l’écologie au-devant de la scène, mais pas que, puisque l’intrigue développe une satire sociale, un film d’anticipation et une morale humaine.


Bien-entendu quelques situations m’ont amusée et m’ont fait décrocher quelques sourires, mais je n’ai pas su trouver la fantaisie que j’attends de ce genre d’œuvre.
Et pour cause, le film traite d’un sujet grave, le réchauffement climatique, la surpopulation, le traitement des déchets et la fin du monde. Et puis là où l’on pense trouver une forme de message écolo à sens unique, on aperçoit un drame humain, plein de bons sentiments, une morale sur le moment présent, s’occuper des vivants et les protéger de la misère. L’amitié, l’amour, la vie poussent un grand crie du cœur.


Le sujet est original et noble, il expose son personnage principal, Paul Safranek (Matt Damon) dans les abîmes philosophiques de l’humanité, le confrontant à plusieurs milieux sociaux, diverses pensées, et ce, à travers le monde.
Le film démarre sur un ton comique, riche de bonnes idées, puis bascule dans une phase plus conformiste sur les conditions de vie de l’être humain, provocant une tonalité beaucoup moins amusante. Elle permettra tout de même de provoquer une douce romance, pleine de sagesse et de développer un message tendre.


Cette anecdote, est dotée d’un casting reluisant, Matt Damon ("La Mémoire dans la peau", "Will Hunting") en tête de file, suivi par Christoph Waltz ("Django Unchained", "Inglourious Basterds"), Kristen Wiig ("Paul", "Mes Meilleures Amies") et la surprenante Hong Chau ("Inherent Vice").
Cette dernière demeure la véritable bonne surprise du film, elle est juste incroyable, son personnage est fou, drôle, bienveillant et responsable, elle est combative ! Si cette femme est aussi attachante, c’est parce qu’il faut bien l’avoué, elle est incarnée avec énergie et conviction. Elle sauve presque le film à elle toute seule. On a envie de la voir réussir.


Bien que l’œuvre ne soit pas totalement mauvaise, elle n’atteint pas les attentes que j’avais placées en elle. C’est un divertissement plus basique qu’il n’y paraît, les effets spéciaux et les échelles sont à la hauteur, mais la folie n’est pas assez présente, l’émerveillement se révèle au final une contrainte de survie.
Et heureusement que le personnage de Hong Chau apporte comme dans le récit l’essentiel, l’extravagance, l’indulgence, l’amusement et la force de vie à cette satire quelque peu décevante.


Un film à découvrir, mais pas incontournable.


www.cinevor.com

CVOR
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le 2 avr. 2018

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