Jamais deux sans trois ! Avec Dragons 3 : Le monde caché, Dean Deblois clotûre logiquement sa trilogie de péripéties merveilleuses entamée en 2010. Un peu trop rapidement peut-être.


Harold, chef de l’île de Berk depuis la mort de son père au cours du précédent opus, et ses fidèles amis ne cessent de libérer les dragons capturés par des trappeurs désireux de se constituer une armée de dragons. Ces derniers sont chaque fois ramenés à Berk, qui pullule désormais de dragons, ce qui attire inévitablement les trappeurs en question. Pour se défaire de Krokmou et capturer tous les dragons de Berk, ils font faire appel à un tueur de dragons, celui qui a exterminé toutes les furies nocturnes à l’exception de Krokmou. Harold, pour mettre en sécurité son dragon et les siens, décide alors de quitter Berk et de se lancer à la recherche de la terre promise, le monde caché des dragons, lieu de légende dont lui avait parlé son père. Un lapin sorti du chapeau de Dean Deblois. Rien qu’à l’expliquer, on se demande déjà pourquoi et comment un scénario aussi simpliste est possible.


Le troisième volet de la trilogie était attendu avec impatience. Et pour cause ! Les deux premiers films avaient séduit graphiquement et convaincu scénaristiquement. Dragons 3 est visuellement tout aussi réussi que ses prédécesseurs, brillant et net. Le spectateur est content de retrouver ces personnages et créatures aux traits sympathiques. Le regard est même plus d’une fois gâté. C’est sur le plan scénaristique que la trilogie perd de l’éclat.


Certes, c’est un dessin-animé : le scénario peut se permettre certains écarts par rapport à la logique. Toutefois, cette trilogie avait l’avantage de rassembler les familles dans les salles, notamment grâce à des aventures crédibles aux yeux des adultes. Dans ce troisième opus, même si ça n’est pas flagrant, certaines pistes narratives sont ouvertes mais pas ou peu exploitées, ce qui laisse un goût de trop peu et l’impression que les finitions sont bâclées, qu’on a voulu aller trop vite. En outre, certains éléments paraissent trop simples. Oh tiens, un méchant très méchant sans mobile qui veut juste tuer des dragons. Et une furie nocturne femelle encore plus forte que le plus fort des dragons. Bref, le tout manque de développement, d’explications, comme si l’univers de Dragons avait atteint ses limites. Une telle maladresse surprend et déçoit de la part de la franchise.


Comme Pixar l’a fait pour Toy Story 3, DreamWorks aurait sans doute dû maturer davantage son troisième opus, pour offrir une fin grandiose à ce dessin-animé qui ne méritait pas une fin aussi insatisfaisante scénaristiquement.


Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/dragons-3-quand-la-magie-prend-fin/.

Hedwig
6
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le 12 févr. 2020

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