Drive nous touche par sa grâce et par l'énergie inouïe qu'il dégage...

Après la puissante trilogie Pusher, le trop méconnu Bleeder, le détesté Fear X, l'étonnant Bronson et le très controversé Valhalla Rising, Nicolas Winding Refn accouche de son premier chef d'oeuvre pour lequel la presse et les spectateurs sont unanimes. Drive vient clore une période sombre chez Refn tant sur le point de vue de la critique que personnel et financier. Avec Drive, Refn culmine ici au sommet de son art et c'est donc en toute logique que le consacrement suprême arrive concrétisé par la meilleur mise en scène à Cannes.
Drive nous touche par sa grâce et par l'énergie inouïe qu'il dégage, et ce, malgré un rythme qui ne s'y prête pas forcément (surtout en permière partie de film). C'est la magie de la mise en scène de Refn qui nous fait rentrer à 200% dans l'histoire du Driver : un homme timide et réservé qui travaille dans un garage le jour, est cascadeur voiture pour des films à ses heures perdues et s'associe à la pègre de Los Angeles la nuit en leur servant de chauffeur (et rien que de chauffeur). C'est lors d'une de ces excursions (suivie d'une course poursuite à perdre haleine), couplée à la rencontre de sa voisine de palier (interprétée par Carey Mulligan) que l'intrigue principale survient. Refn ne nous offre pourtant pas un simple film de voitures bolidées à la Fast & Furious. L'enfant rebelle du cinéma danois ne fait rien comme tout le monde et tient à sa marginalité qui fait son succès et qui lui va si bien. Le réalisateur prend seulement la matière brute du livre éponyme dont le scénario est librement adapté pour en retirer l'essentiel et pas un poil de plus. Nicolas Winding Refn, enfant dyslexique qui n'a appris à lire qu'à l'âge de 13 ans, s'est concentré alors pleinement sur la personnalité du Driver et c'est en partie pour cela que le spectateur y trouve une forme de génie. Mais Refn n'est pas ici à son coup d'essai, la personnalité des personnages de ses films est l'un de ses thèmes favoris (cf sa filmographie complète...).
Un autre élément qui a permis la réalisation de ce chef d'oeuvre est la relation étroite qu'entretenait Refn avec ses acteurs ainsi que l'attention toute particulière que le producteur portait au film et au réalisateur. La relation très complice entre Refn et ses acteurs et notamment avec Ryan Gosling a permis un développement en profondeur du comportement et du caractère des personnages à l'écran et ainsi de tisser une toile dense de complexité et de réalisme dans les relations entre ces personnages.
Pour quelqu'un qui, toute sa vie, a toujours voulu être très célèbre, Refn a gagné son pari. Mais aujourd'hui, tout le monde se demande, et le réalisateur danois en premier, s'il pourra faire mieux.

CBTR : http://comebackfrommovietoreality.blogspot.com/2012/02/critique-drive-nicolas-winding-refn.html

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le 18 févr. 2012

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